Les partisans du Brexit auront « une place spéciale en enfer », selon Donald Tusk

Le président du Conseil européen, Donald Tusk, s’en est pris mercredi aux défenseurs du Brexit qui, selon lui, n’ont pas prévu les conséquences de ce divorce, n’hésitant pas à évoquer « la place spéciale en enfer » qui leur serait réservée.

Le président du Conseil européen n’a pas mâché ses mots, mercredi 6 février. Donald Tusk s’en est pris aux partisans du Brexit qui, selon lui, n’ont pas prévu les conséquences de ce divorce, s’interrogeant sur la « place spéciale en enfer » qui leur serait réservée. « Je me demande à quoi ressemble la place spéciale en enfer de ceux qui ont fait la promotion du Brexit sans même l’ébauche d’un plan pour le réaliser en toute sécurité », a lancé Donald Tusk après une rencontre à Bruxelles avec le Premier ministre irlandais, Leo Varadkar.

I’ve been wondering what that special place in hell looks like, for those who promoted #Brexit, without even a sketch of a plan how to carry it out safely.

Le Polonais, qui préside l’instance regroupant les chefs d’État et de gouvernement de l’UE, doit rencontrer jeudi la Première ministre britannique Theresa May à Bruxelles, aux côtés du président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker.

« Des suggestions réalistes »

« J’espère que demain, nous entendrons de la part de la Première ministre May des suggestions réalistes sur la façon de mettre fin à l’impasse dans laquelle le retrait ordonné du Royaume-Uni de l’UE se trouve » depuis que le Parlement britannique a refusé, à une très large majorité, de ratifier le compromis trouvé entre négociateurs européens et britanniques, a dit Donald Tusk.

Les Européens ont déclaré à plusieurs reprises qu’il était hors de question de rouvrir les négociations sur l’accord de retrait, qui contient le dispositif de « filet de sécurité » pour éviter le retour d’une frontière physique sur l’île d’Irlande, honni par de nombreux députés britanniques qui craignent de se retrouver « piégés » dans l’union douanière.

Les 27 sont toutefois ouverts pour discuter du contenu de la déclaration politique sur la future relation qui accompagne l’accord.

« Une solution commune est possible »

Le « filet de sécurité », ou « backstop » en anglais, est une mesure qu’on peut activer en dernier recours. Elle prévoit que le Royaume-Uni resterait dans une union douanière avec l’UE, et l’Irlande du Nord dans le marché unique pour les biens, afin d’éviter des contrôles douaniers et règlementaires physiques, si aucune autre solution n’est trouvée au cours des négociations sur la future relation entre Londres et l’UE.

« Donnez-nous une garantie crédible pour la paix en Irlande du nord, et le Royaume-Uni quittera l’UE en tant qu’ami de confiance. J’espère que le gouvernement britannique va présenter des idées qui à la fois respectent ce point de vue tout en obtenant une majorité stable et claire à la chambre des Communes », a exhorté le président du Conseil européen. « Je crois vraiment qu’une solution commune est possible », a-t-il ajouté.

De son côté, le dirigeant irlandais Leo Varadkar s’est félicité de l’unité européenne et de la volonté de l’UE de défendre le « backstop ». « Les événements à Londres et l’instabilité au sein de la politique britannique ces dernières semaines montrent exactement pourquoi nous avons besoin d’une garantie juridique et d’une solution applicable, et dont nous savons qu’elle pourra fonctionner et durer », a-t-il déclaré.

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