La France rappelle son ambassadeur en Italie

La France a rappelé son ambassadeur en Italie pour « des consultations » après une série de « déclarations outrancières » et « d’attaques sans fondement » et sans « précédent » de responsables italiens, a annoncé aujourd’hui le ministère français des Affaires étrangères.

« Les dernières ingérences constituent une provocation supplémentaire et inacceptable », a déclaré la porte-parole du Quai d’Orsay dans un communiqué. « La France a fait, depuis plusieurs mois, l’objet d’accusations répétées, d’attaques sans fondement, de déclarations outrancières que chacun connaît et peut avoir à l’esprit », peut-on lire dans le communiqué.

« La campagne pour les élections européennes ne saurait justifier le manque de respect de chaque peuple ou de sa démocratie », a déclaré la porte-parole du Quai d’Orsay. « Cela n’a pas de précédent, depuis la fin de la guerre (…) Les dernières ingérences constituent une provocation supplémentaire et inacceptable », a ajouté Agnès von der Mühll. « Tous ces actes créent une situation grave qui interroge sur les intentions du gouvernement italien vis-à-vis de sa relation avec la France. A la lumière de cette situation sans précédent, le gouvernement français a décidé de rappeler l’ambassadeur de France en Italie pour des consultations », a-t-elle insisté.

La rencontre mardi en France du vice-premier ministre italien Luigi Di Maio, chef de file du Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème), avec des « gilets jaunes », mobilisés depuis plus semaines contre le président Emmanuel Macron, a fait déborder le vase. Cette rencontre a fait suite à une série de propos d’une rare violence de vice-premier ministre comme du ministre de l’Intérieur Matteo Salvini, patron de l’extrême droite italienne, à l’encontre de l’exécutif français.

Matteo Salvini, patron de la Ligue et homme fort du gouvernement italien, a ainsi dit espérer que le peuple français se libère bientôt d’un « très mauvais président », des propos totalement inédits entre responsables de pays fondateurs de l’UE. Le ministre de l’Intérieur italien tente d’organiser un front européen de l’extrême droite contre les pro-européens incarnés notamment par le chef de l’Etat français en vue du scrutin du 26 mai.