Les pays européens ont attendu trop longtemps avant de proposer un mécanisme destiné à contourner les sanctions frappant l’Iran, d’après l’ambassadeur d’Iran en Russie Mehdi Sanai.
L’Iran considère comme une mesure tardive la mise en place par l’Europe d’INSTEX, un mini-mécanisme permettant de commercer avec Téhéran malgré les sanctions américaines, a déclaré vendredi l’ambassadeur d’Iran en Russie Mehdi Sanai.
«Premièrement, l’Europe a proposé ce mécanisme avec un grand retard. L’Iran respecte ses engagements et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) le confirme», a indiqué le diplomate à la chaîne de télévision Rossiya 24.
Toutefois, Téhéran considère le dispositif européen comme un premier pas vers le dialogue et la stabilité.
«Le dispositif financier proposé par nos collègues européens est une mesure sérieuse qui montre que l’Union européenne ou plusieurs pays membres de l’UE sont capables de prendre une décision autonome en faveur du dialogue et de la stabilité dans le monde. L’Iran le considère comme un premier pas. Et je ne cache pas que l’Iran attend de l’UE plus que ce que l’UE fait», a noté l’ambassadeur.
Les ministres français, allemand et britannique des Affaires étrangères ont annoncé le 31 janvier la mise en place d’un mécanisme de troc avec l’Iran baptisé INSTEX (Instrument in Support of Trade Exchanges). Implanté à Paris, il sera dirigé par Per Fischer, un ancien haut responsable allemand de la Commerzbank. Dans un premier temps, ce dispositif protégera le commerce dans l’industrie pharmaceutique, l’agroalimentaire et le secteur des équipements médicaux.
La décision de créer ce système, visant à éviter les transactions monétaires en dollars pour échapper aux sanctions américaines, a été prise en septembre 2018.