Le Président vénézuélien Nicolas Maduro s’est fermement élevé ce vendredi contre «un show appelé opération humanitaire» qu’il a qualifiée de «message d’humiliation».
Le Venezuela ne permettra pas d’organiser «un show appelé opération humanitaire», a déclaré le Président du pays Nicolas Maduro aux journalistes.
«L’aide humanitaire s’est transformée en show pour justifier une intervention étrangère. Ce n’est pas une aide, c’est un message d’humiliation. Ils ont bloqué presque 10 milliards de dollars, notre or et les pétrodollars, et ils nous proposent maintenant 20 millions de dollars? Le Venezuela n’autorisera pas ce show appelé opération humanitaire», a-t-il souligné.
Nicolas Maduro a fait cette déclaration vendredi en évoquant l’aide humanitaire qu’il considère comme «une aumône et une forme d’invasion».
«Si vous voulez aider le Venezuela, débloquez l’argent du pays. Ils nous volent de l’argent et puis ils nous proposent du papier toilette», a-t-il encore lancé.
Les militaires vénézuéliens ont bloqué mardi un pont à la frontière colombienne par lequel devait passer l’aide humanitaire, notamment deux conteneurs de 50 tonnes et au moins six poids lourds, envoyée à la demande du chef de file de l’opposition vénézuélienne, Juan Guaido. Ce dernier a annoncé le 2 février l’ouverture d’un poste d’accueil de l’aide humanitaire étrangère à Cucuta, une localité colombienne à la frontière vénézuélienne, ainsi que de deux autres, à la frontière brésilienne et sur une île des Caraïbes.L’opposant Juan Guaido, renvoyé le 22 janvier du poste de président de l’Assemblée nationale vénézuélienne sur décision de la Cour suprême, s’est autoproclamé le lendemain «Président en exercice» du pays et a prêté serment dans la rue. Donald Trump l’a reconnu comme «Président par intérim». 19 pays européens, dont le Royaume-Uni et l’Allemagne, en ont fait de même. La France l’a également reconnu comme le «Président en charge».
La Russie, la Chine et plusieurs autres pays ont quant à eux soutenu Nicolas Maduro en tant que Président légitime du Venezuela. Le Kremlin a qualifié la décision de certains pays européens d’«ingérence dans les affaires intérieures du Venezuela».