L’UE menace le Cambdoge de sanctions commerciales

La Commission européenne a annoncé aujourd’hui avoir ouvert une procédure contre le Cambodge qui pourrait aboutir à des sanctions commerciales en raison de « violations graves » des « droits de l’homme » dans le pays, où l’opposition est réprimée.

Ces violations concernent en particulier les « droits de participation à la vie politique et la liberté de réunion, d’expression et d’association », qui « s’ajoutent aux préoccupations » sur les « droits des travailleurs ». La Commission menace, en conséquence, du suspendre temporairement l’accès préférentiel du Cambodge au marché européen dans le cadre de l’initiative « Tout sauf les armes » (TSA) ou « Everything but arms » (EBA), qui permet aux pays les plus pauvres de bénéficier d’une exemption dans l’UE des taxes et des quotas sur leurs produits, à l’exception des armes et des munitions. L’engagement de cette procédure « n’entraîne pas la suppression immédiate des préférences tarifaires, qui n’interviendra qu’en dernier recours », mais « ouvre une période de surveillance intensive » de douze mois, précise Bruxelles.

La Commission, qui avait envoyé en juillet 2018 une mission d’information au Cambodge, et multiplié ensuite les réunions bilatérales avec les autorités du pays, avait déjà affirmé en octobre qu’elle pourrait suspendre cet accord préférentiel. Mi-janvier, le premier ministre cambodgien Hun Sen avait menacé ses opposants de les « écraser un peu plus » en cas de sanctions de Bruxelles.

« Des mesures concrètes sont attendues à bref délai », a insisté aujourd’hui la commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström. « L’Union européenne tient à ce que le partenariat avec le Cambodge bénéficie à la population cambodgienne », a souligné de son côté la cheffe de la diplomatie européenne, Federica Mogherini. Les exportations de textiles et de chaussures, de produits alimentaires et de bicyclettes représentaient l’an passé 97% des exportations du Cambodge vers l’UE, pour un total 4,9 milliards d’euros.