Les conséquences juridiques pour la Russie de la catastrophe du Boeing 777

La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères a démenti les déclarations du chef de la diplomatie néerlandaise selon qui les prochaines consultations tripartites à Vienne sur le crash du Boeing malaisien porteraient exclusivement sur les conséquences juridiques de la responsabilité de cette catastrophe imputée à la Russie.

Contrairement à ce qu’affirme le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Stef Blok, les prochaines consultations tripartites à Vienne ne seront pas consacrées uniquement aux conséquences juridiques pour la Russie de la catastrophe du Boeing 777 de la Malaysia Airlines, a déclaré Maria Zakharova ce lundi.

«Ce n’est pas la « reconnaissance de la responsabilité juridique de la Russie dans cette catastrophe » qui sera au centre de leurs préoccupations, mais l’ensemble des problèmes liés à cet incident qui sont d’une importance fondamentale pour établir des véritables causes. La volonté de mener la discussion dans ce sens a été confirmée à plusieurs reprises par les parties néerlandaise et australienne», a notamment indiqué Mme Zakharova.Un Boeing 777 de la Malaysia Airlines effectuant un vol d’Amsterdam à Kuala Lumpur s’était écrasé le 17 juillet 2014 dans la région de Donetsk où l’armée ukrainienne menait une opération contre les forces d’autodéfense de la République populaire autoproclamée de Donetsk. Les 298 personnes se trouvant à bord de l’appareil avaient péri dans le crash.

D’après les membres du groupe d’enquête (JIT), l’avion a été abattu par un missile sol-air Bouk tiré depuis le territoire qui était à l’époque contrôlé par les insurgés. Le JIT étudie les données fournies principalement par l’Ukraine et le groupe international d’experts et de journalistes en ligne Bellingcat qui collecte et analyse des informations sur les réseaux sociaux. Bellingcat affirme qu’un système de missiles Bouk aurait été introduit dans le Donbass par des militaires russes et en aurait été évacué après le crash. Les spécialistes ont plusieurs fois qualifié la méthode d’enquête du groupe Bellingcat d’amateurisme et mis en doute ses conclusions.La Russie a pour sa part démenti les hypothèses du JIT. Le consortium Almaz-Anteï, fabricant des missiles Bouk, a notamment présenté des calculs professionnels reposant sur les résultats de plusieurs expériences grandeur nature. Selon Almaz-Anteï, le Boeing a été touché par un missile qui n’est plus utilisé en Russie, mais équipe toujours l’armée ukrainienne.