Le procureur a requis mercredi trois ans de prison dont un an avec sursis et mise à l’épreuve contre l’ex-boxeur Christophe Dettinger, jugé pour avoir violemment frappé deux gendarmes le 5 janvier, en marge de l’acte 8 des « gilets jaunes ».
« M. Dettinger se prépare, réajuste ses gants. Il frappe, vise la tête. Il est dans la toute-puissance. Ces scènes sont d’une violence inouïe et doivent être sanctionnées », a déclaré le représentant du ministère public, demandant son « maintien en détention ».
Le magistrat a demandé à ce que soit imposée au prévenu, dans le cadre de son sursis, une « obligation d’indemniser les victimes », deux gendarmes, dont l’un s’est vu prescrire 2 jours d’ITT et l’autre n’a toujours pas repris le travail, après 40 jours.
Des coups visibles sur les vidéos amateur, devenues virales sur les réseaux sociaux, et que le tribunal a longuement regardé.
« Cet acte 8 des ‘gilets jaunes’ était censé marquer un tournant. Pour la première fois, il y a eu une déclaration de manifestation, un service d’ordre… », relate le procureur. Dans ce contexte, les accès aux ponts qui mènent aux quartiers des ministères ou de l’Elysée sont interdits.
« Vous avez des militaires qui ont dû tenir une position. Ils ont été d’un sang-froid remarquable. Personne n’avait été blessé », a-t-il affirmé.
Il décrit « la première scène de violence »: « les +gilets jaunes+ avancent, les militaires gazent, tout le monde recule. Il y en a un qui reste en première ligne, il invective, il serre les poings ».
« Non seulement il ne se soucie pas du sort des siens, mais il reste. Il va se jeter sur ce militaire et le rouer de coups. Huit coups portés », dit-il, avant de décrire la seconde scène, où il boxe un gendarme qui recule, jusqu’à le faire vaciller.
« Il est dans un registre de violence, de confrontation agressive, persuadé d’être dans son bon droit. Il est dans ce registre de la violence légitime, du justicier », a affirmé le représentant du parquet, appelant le tribunal à sanctionner une agression d’une « extrême gravité ».
« J’ai voulu empêcher une injustice et j’en ai créé une autre », avait auparavant reconnu Christophe Dettinger, regrettant une « erreur » qu’il explique par la « violence » subie par les « gilets jaunes » lors des manifestations.