Lors de la réunion de la Commission africaine de l’énergie nucléaire à Alger, le ministre algérien de l’Énergie a évoqué le rôle de l’Afrique dans le respect du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires. Il a par ailleurs mis l’accent sur le droit du continent à disposer du nucléaire civil et sur la nécessité de l’aider dans ce sens.
L’Afrique a sa part de responsabilité dans l’application du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TPN), a déclaré mardi 12 février à Alger Mustapha Guitouni, ministre algérien de l’Énergie. À l’occasion de la réunion extraordinaire de la Commission africaine de l’énergie nucléaire (AFCONE), M.Guitouni a mis l’accent sur le fait que les pays africains avaient besoin d’une assistance financière et technologique internationale pour remplir leur part du contrat dans le respect des dispositions du TPN. L’Algérie, l’Afrique du Sud, le Ghana, l’île Maurice, le Mali, la Mauritanie, la Namibie, le Niger, le Nigeria, le Tchad et le Zimbabwe ont participé à cette réunion de l’AFCONE.
«La mise en œuvre effective du traité de Pelindaba [ratifié en 2009 en Afrique du Sud et qui vise à créer une zone exempte d’armes nucléaires en Afrique, ndlr] est, certes, de la responsabilité première des États parties et dépend des mécanismes institutionnels qu’ils ont mis en place», a déclaré le ministre. «Néanmoins, cet instrument ne peut réaliser son potentiel sans une coopération étroite avec des partenaires institutionnels et étatiques [internationaux, ndlr], dont l’apport est attendu au double plan du financement et de l’expertise», a-t-il ajouté.
Il a également rappelé que l’Afrique était pionnière en matière de désarmement nucléaire. En effet, après le démantèlement du programme nucléaire militaire sud-africain et l’élaboration du Traité de Pelindaba, le continent a eu «un apport important à l’universalisation du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires», a-t-il souligné.Cependant pour M.Guitouni, l’engagement des pays africains pour une application stricte du TPN ne doit occulter leur droit à disposer de la technologie nucléaire à des fins pacifiques, telle que l’énergie.
«L’Algérie lance un appel à ces partenaires pour s’engager aux côtés de l’Afrique et appuyer les efforts de l’AFCONE dans le cadre de son plan stratégique, en vue de conforter la dynamique qu’elle a enclenchée dans les domaine du désarmement nucléaire et du développement technologique de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques», a-t-il affirmé.Lors du Forum international de l’énergie nucléaire (ATOMEXPO), qui s’est tenu du 14 au 16 mai 2018 à Sotchi, en Russie, le ministre algérien de l’Énergie Mustapha Guitouni s’est entretenu avec Alexeï Likhatchev, le directeur général du groupe nucléaire public russe Rosatom. Les deux responsables ont évoqué la coopération bilatérale dans le domaine de l’énergie nucléaire civile, selon un communiqué du ministère algérien de l’Énergie.
«Les entretiens ont porté sur l’état des relations de coopération entre les deux pays dans le domaine de l’énergie nucléaire et ses utilisations énergétique et non-énergétique à des fins pacifiques ainsi que sur les perspectives de leur développement», précise le communiqué.Un accord nucléaire entre l’Algérie et la Russie a été signé en 2014. L’agence russe Rosatom a annoncé, à cet effet, que l’Algérie projetait la construction d’une centrale nucléaire avec un réacteur à eau pressurisée vers 2025.