Dans une interview accordée récemment à la chaîne de télévision Fox News, le secrétaire d’État américain Mike Pompeo n’a pas exclu un afflux de terroristes en Libye en provenance de la Syrie.
Les dires du secrétaire d’État américain Mike Pompeo sur un afflux en Libye de terroristes en provenance de Syrie doivent être pris très au sérieux et considérés comme une sorte d’avertissement, a déclaré Adel Karamaus, membre du Haut conseil d’État libyen.
«Une nouvelle vague d’ingérences nous est réservée en Libye, notamment dans le processus d’élections. Il se peut que cela ne se fasse qu’au niveau politique, mais des opérations militaires ne sont pas non plus à exclure», a estimé l’interlocuteur de l’agence.
Et d’ajouter qu’à l’heure actuelle, les forces du Commandement des États-Unis pour l’Afrique (AFRICOM) étaient passées maître dans l’espace aérien dans le sud de la Libye.
«Il se peut qu’elles y renforcent leur présence», a supposé l’homme politique.
Un autre interlocuteur, le juriste Ibrahim al Gweil, ancien conseiller du colonel Mouammar Kadhafi, a relevé en amont que les manœuvres de l’AFRICOM dans le sud de la Libye n’avaient qu’un seul objectif, celui d’instaurer le contrôle des États-Unis sur la Libye.
«Déjà sous la présidence en Égypte de Gamal Abdel Nasser [1956-1970, ndlr], les Américains avaient cherché à s’affirmer en Libye et à ne pas admettre de renforcement de la coopération entre l’Égypte, la Libye et le Soudan», a rappelé le Libyen.
Le 7 février, dans le cadre d’une interview à la chaîne de télévision Fox News, a été demandé au secrétaire d’État américain Mike Pompeo s’il ne craignait pas que les terroristes puissent passer de Syrie dans d’autres pays.
«Effectivement, ils pourraient essayer de le faire. Ils font d’ailleurs depuis longtemps de telles tentatives. Ils tenteraient sans doute de s’installer quelque part ailleurs, que ce soit en Afrique ou dans le nord de la Libye», a estimé le chef de la diplomatie états-unienne.
La Libye est plongée dans le chaos depuis le renversement du gouvernement et le meurtre de Mouammar Kadhafi en 2011. Le pays est divisé entre plusieurs entités rivales, avec notamment la présence à Tripoli d’un gouvernement d’union nationale (GNA) de Fayez el-Sarraj, soutenu par l’Onu et l’UE, et dans l’est, d’un parlement élu par le peuple et appuyé par l’Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Khalifa Haftar. L’Onu propose d’organiser des élections générales en Libye au printemps 2019, en vue de former des organes du pouvoir légitimes et universellement reconnus.