L’ambassadeur d’Algérie à Washington a affirmé, mardi 12 février, que le conflit au Sahara occidental n’était pas un frein à l’établissement de relations bilatérales avec le Maroc. S’exprimant lors d’une réunion publique, le diplomate a souligné que ceci était tout à fait possible s’il n’y a pas de conditions préalables de la part de Rabat.
Intervenant à la rencontre organisée, le mardi 12 février à Washington, par le think tank Center For The National Interest sur la lutte antiterroriste au Maghreb et au Sahel, Madjid Bouguerra, l’ambassadeur d’Algérie aux États-Unis, a évoqué les relations tendues entre son pays et le Maroc. Selon lui, la position constante de l’Algérie sur «la question de l’autodétermination du Sahara occidental» ne constitue pas un obstacle pour l’édification d’une coopération bilatérale fructueuse avec le Maroc.
«Nous avons toujours dit que nous sommes prêts à travailler avec le Maroc pour améliorer nos relations bilatérales avec une seule condition: que nos frères marocains n’imposent pas de conditions [quant à la position de l’Algérie sur la question du conflit au Sahara occidental, ndlr]», a affirmé le diplomate.
«L’Algérie et le Maroc n’ont pas besoin de médiateurs pour résoudre leurs problèmes bilatéraux», a déclaré Nasser Bourita, le ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. Mercredi 23 janvier, il s’était exprimé lors de son passage dans l’émission Bila Houdoud de la chaîne qatarie Al Jazeera, dans laquelle il a affirmé qu’il n’y aura pas d’Union du Maghreb arabe (UMA) intégrée sans relations normales entre Rabat et Alger.
«Les problèmes que connaît l’Union du Maghreb arabe sont tributaires de la tension qui marque les relations bilatérales entre l’Algérie et le Maroc», a indiqué le chef de la diplomatie marocaine. «Il n’y aura pas d’intégration régionale sans relations bilatérales saines, et en gardant des frontières communes fermées», a-t-il encore ajouté.Dans ce sens, Nasser Bourita a rappelé que le roi Mohammed VI avait appelé, dans son discours du 6 novembre 2018, l’Algérie à un dialogue bilatéral «franc et direct». Selon lui, le souverain marocain avait «proposé à cet effet la création d’un mécanisme souple dont les contours sont à convenir d’un commun accord avec Alger, et qui sera un espace de dialogue bilatéral où seront examinés tous les problèmes sans intermédiaire».
À l’issue des pourparlers consacrés à la résolution du conflit au Sahara occidental ayant réuni le 5 et 6 décembre, sous l’égide de l’Onu à Genève, le Maroc et le Front Polisario, Nasser Bourita, le chef de la diplomatie marocaine, a annoncé devant la presse que son pays approuvait l’invitation de Horst Köhler, l’envoyé spécial du secrétaire général de l’Onu pour le Sahara occidental, à une seconde table ronde prévue durant le premier trimestre 2019, sous réserve qu’elle soit «bien préparée». Cette première rencontre de Genève a eu lieu avec la participation de l’Algérie et de la Mauritanie en tant qu’observateurs et pays voisins.