Le président vénézuélien Nicolas Maduro, soutenu par une cinquantaine de pays à l’Onu, dont la Russie, la Corée du Nord ou l’Iran, a fait appel à la justice jeudi pour contrer l’offensive de l’opposant Juan Guaido sur le groupe public pétrolier PDVSA.
La Cour suprême (TSJ), acquise au gouvernement selon l’opposition, a annoncé l’ouverture de poursuites pénales contre quinze dirigeants que le Parlement, présidé par Juan Guaido, venait de nommer la veille à la tête de PDVSA et de sa filiale aux Etats-Unis, Citgo.
Pour M. Guaido, reconnu par une cinquantaine de pays comme président par intérim du Venezuela, l’objectif est d’asphyxier économiquement le gouvernement de Nicolas Maduro, avec l’appui de Donald Trump.
De son côté, la Cour suprême estime que ces nouvelles directions de PDVSA et Citgo ont été nommées par un Parlement en « rébellion », dont les décisions sont « nulles ». Et pour la justice, ces responsables, dont la plupart résident aux Etats-Unis, tombent sous le coup des chef d’inculpation d' »usurpation », de « corruption », de « délinquance en bande organisée » et de « terrorisme ».
Quelques heures auparavant, le procureur général Tarek William Saab, un fidèle du pouvoir chaviste, avait annoncé se pencher sur leur cas.
« Nous avons ouvert une enquête sur les citoyens nommés anticonstitutionnellement comme directeurs de PDVSA et de Citgo (…) pour usurpation de pouvoir », avait-il déclaré.
Selon M. Saab, le ministère public lançait « une série d’enquêtes » face à l' »escalade qui a débuté avec l’usurpation illicite de la présidence de la République », lorsque l’opposant Juan Guaido s’est déclaré président par intérim le 23 janvier.
L’enquête vise également les « ambassadeurs fantômes » désignés de « manière illégale » par le Parlement, contrôlé par l’opposition, indiquait le magistrat.
M. Saab dénonçait une conspiration « contre la paix civile » au Venezuela et prévenait ceux qui accepteraient ces nominations, ainsi que contre Juan Guaido, qu’ils subiraient des « conséquences ».