L’élue démocrate Tulsi Gabbard a soumis un projet de loi au Congrès américain interdisant à Washington de se retirer du Traité sur les armes nucléaires à portée intermédiaire (FNI).
La décision de Donald Trump de quitter le Traité sur les armes nucléaires à portée intermédiaire (FNI) augmente le risque d’une guerre nucléaire et provoque une course aux armements, a déclaré vendredi Tulsi Gabbard, élue démocrate hawaïenne du Congrès américain qui entend briguer un mandat présidentiel en 2020.
«J’ai soumis un projet de loi qui doit empêcher le Président Trump de favoriser l’escalade de la nouvelle guerre froide, d’entamer une nouvelle course aux armements, de gaspiller les fonds de nos contribuables pour des aventures militaires qui font baisser notre sécurité», a indiqué Mme Gabbard lors d’une conférence de presse devant le Capitole.
Selon elle, le projet de loi assure le respect par les États-Unis du Traité FNI et interdit de «dépenser même un dollar dans les armes qui violent ce traité».
«Plus que jamais, nous sommes actuellement confrontés à un risque de catastrophe nucléaire. La menace d’une guerre nucléaire est bien réelle. La décision irréfléchie du Président Trump de sortir du Traité FNI augmente cette menace, attise une nouvelle guerre froide, provoque une course aux armements entre les États-Unis et la Russie et nous rapproche plus que jamais à l’holocauste nucléaire», a ajouté Mme Gabbard.
Elle a invité les autorités de son pays à renforcer le Traité et à y inviter d’autres États comme la Chine, avant de rappeler qu’une fausse alerte aux missiles avait provoqué une panique à Hawaï en 2018.
«Nous devons prendre des mesures pour mettre fin à la guerre froide et s’éloigner de l’abîme de la guerre nucléaire», a conclu Tulsi Gabbard.
Le projet de loi aurait peu de chances d’être adopté dans un Congrès où la plupart des membres soutiennent la décision de l’administration Trump de se retirer du Traité FNI.Tulsi Gabbard, le premier parlementaire de confession hindouiste à siéger à la Chambre des représentants, a déclaré en janvier son intention de briguer l’investiture démocrate pour la présidentielle de 2020.
Donald Trump a annoncé le 1er février que les États-Unis cesseraient dès le lendemain de respecter le Traité FNI, signé en 1987 par Ronald Reagan et Mikhaïl Gorbatchev, et qu’ils s’en retireraient officiellement au bout de six mois, sauf si Moscou cessait de violer l’accord.
Vladimir Poutine a indiqué le 2 février que la Russie suspendait aussi sa participation au Traité en réponse au retrait unilatéral des États-Unis. Il a noté que Moscou ne se laisserait pas entraîner dans une nouvelle course aux armements onéreuse avant d’ajouter que toutes les propositions russes sur le désarmement restaient «sur la table» et que les portes restaient «ouvertes».