Le président turc Recep Tayyip Erdogan a proposé samedi qu’Athènes rouvre une mosquée fermée depuis près de deux siècles et lui adjoigne un minaret en échange de la réouverture du séminaire orthodoxe grec d’Halki situé au large d’Istanbul.
Lors d’une visite dans la capitale économique turque au début du mois, le Premier ministre grec Alexis Tsipras avait visité ce séminaire qui formait les futurs prêtres du diocèse de Constantinople jusqu’à sa fermeture en 1971 par le gouvernement turc en plein conflit entre Athènes et Ankara sur la question de Chypre.
« Vous voulez quelque chose de nous, vous voulez le séminaire d’Halki. Je vous dit, ok, ouvrons la mosquée Fethiye », a déclaré le président turc lors d’une réunion publique dans la province d’Edirne (nord-ouest) à l’approche des élections locales du 31 mars.
La mosquée Fethiye située à Athènes avait été construite en 1458 pendant l’occupation ottomane. Elle n’est plus utilisée comme mosquée depuis 1821 et est dépourvue de minaret, peut-être détruit à l’issue du conflit d’émancipation avec les Ottomans. Le gouvernement grec a assuré qu’elle allait rouvrir.
« Ils disent ’nous allons rouvrir la mosquée » mais je demande pourquoi n’y a-t-il pas de minaret ? Est-ce qu’une église peut être une église sans clocher« , a affirmé M. Erdogan, relatant un entretien avec Alexis Tsipras. »Quelle est la pièce essentielle d’une mosquée ? Les minarets », a-t-il expliqué, ajoutant qu’Alexis Tsipras lui avait confié son inquiétude devant la réaction de l’opposition grecque.
Recep Tayyip Erdogan avait déjà soumis par le passé la réouverture du séminaire d’Halki à des mesures de réciprocité de la part de la Grèce pour améliorer les droits de la minorité turque.
DOSSIER : Relations gréco-turques