Témoignage d’une amitié étroite entre les peuples russe et français, l’activité du régiment de chasse Normandie-Niémen en URSS lors de la Seconde Guerre mondiale a été immortalisée à Paris. Une plaque commémorative en l’honneur du pilote Maurice de Seynes y a été inaugurée.
Une plaque commémorative en l’honneur de Maurice de Seynes (1914-1944), pilote du régiment de chasse Normandie-Niémen mort en URSS lors de la Seconde Guerre mondiale, a été inaugurée vendredi à Paris, au lycée Janson de Sailly, rapporte le correspondant de Sputnik sur place.
En effet, le pilote, qui a péri avec le mécanicien de bord soviétique Vladimir Bielozoub, avait fait ses études dans cet établissement scolaire. Admis à l’École de l’Air en 1936, il a obtenu son brevet de pilote en août 1937. Il s’est porté volontaire pour le groupe de chasse «Normandie» début janvier 1944.
Le 15 juillet 1944, le capitaine de Seynes a décollé avec son mécanicien soviétique. Peu après, l’appareil revient au sol, victime d’une fuite d’essence dans la cabine. Aveuglé, puis intoxiqué, il a cherché, sans succès, à atterrir. Par radio, il recevait l’ordre de s’éjecter, sautant en parachute. Mais la place exiguë lui étant réservée excluait l’emport d’un second parachute. Le capitaine de Seynes a donc refusé de sauter, par solidarité avec son passager, et s’est écrasé au sol aussi.
Le corps de Maurice-Henri-France de Seynes a finalement été restitué à la France en 1953. Il repose désormais au cimetière de Bagneux (Hauts-de-Seine).
Intervenant lors de la cérémonie d’inauguration, Artem Studennikov, ministre-conseiller de l’ambassade de Russie en France, a regretté que l’histoire «incroyable» du régiment Normandie-Niémen ne soit pas très connue en France, à la différence d’en Russie. «C’est pourquoi il faut tout faire pour que nos enfants, les enfants en France notamment, connaissent cette histoire qui réunit nos peuples, qu’ils conservent cette mémoire pour les générations à venir».
Le régiment de chasse Normandie-Niémen, un groupe de pilotes français qui a combattu sur le front russe, a réalisé plus de 5.000 vols et 869 combats aériens lors de la Seconde Guerre mondiale, détruisant 273 avions ennemis. L’idée d’amener des pilotes français sur le front russe appartenait au général de Gaulle. Le plan du chef de la résistance française contre les nazis a été approuvé par les Soviets en novembre 1942. 42 des 97 membres du groupe ont péri. Quatre de ses pilotes ont été déclarés Héros de l’Union soviétique, alors que cette décoration était très rarement attribuée à des étrangers.