«On a pris trop d’occupation aux mains des États-Unis, on n’en peut plus»: dans la capitale haïtienne Port-au-Prince, déchirée depuis plus d’une semaine par des manifestations, un groupe a brûlé un drapeau américain vendredi après-midi, appelant à une aide de la Russie pour résoudre la crise.
En Haïti, les manifestants se sont prononcés contre une alliance du pays avec les États-Unis et se sont tournés vers Moscou, Caracas et Pékin pour obtenir de l’aide afin de résoudre la crise.
Samedi après-midi, des manifestants en colère ont brûlé un drapeau des États-Unis à Port-au-Prince, sollicitant l’aide de Vladimir Poutine afin de résoudre la crise haïtienne et scandant «À bas les Américains».
«On veut dire qu’on divorce complètement des Américains: on a pris trop d’occupation aux mains des États-Unis, on n’en peut plus », a déclaré Bronson, un manifestant du petit groupe ayant incendié le drapeau. «On demande à la Russie, au Venezuela, à la grande Chine d’avoir un œil sur la misère que l’on vit ici.»
Les manifestants à Port-au-Prince ont déclaré aux médias que le Président Jovenel Moïse et l’ancien chef de l’État, Michel Martelly, ont été placés au pouvoir par les États-Unis.
Des affrontements entre des manifestants et les forces de l’ordre ont eu lieu dans la capitale haïtienne. La police a dispersé la majorité du rassemblement en faisant un large usage de grenades lacrymogènes.Les premières manifestations de masse en Haïti ont eu lieu la semaine dernière. Les manifestants réclamaient la démission du Président, accusant son gouvernement de ne pas fournir l’essentiel aux citoyens. En dépit de la crise que traverse son pays, M.Moïse a déclaré qu’il n’avait pas l’intention de quitter son poste.
Depuis le 7 février, au moins sept personnes ont été tuées et les débordements ont causé d’importants dégâts matériels, principalement dans la capitale.
Washington a annoncé jeudi soir le rappel de ses diplomates non essentiels et de leurs familles basés en Haïti et a exhorté les Américains à ne pas s’y rendre. Le département d’État avait déjà ordonné mardi à tous les enfants du personnel diplomatique de l’ambassade de quitter le territoire.