L’armée algérienne a réagi aux manifestations contre la candidature du Président Abdelaziz Bouteflika

L’armée algérienne a réagi aux manifestations populaires hostiles à la candidature du Président Abdelaziz Bouteflika à un 5e mandat en appelant les Algériens «à la plus grande vigilance». Le chef de l’État a à son tour mis l’accent, dans un message à la nation, sur la nécessité d’un consensus national pour préserver la stabilité du pays.

Commentant le nombre croissant de manifestations populaires dans plusieurs villes algériennes qui dénoncent la candidature du Président Abdelaziz Bouteflika à un 5e mandat, le général Boualem Madi, directeur de la communication au ministère algérien de la Défense nationale (MDN), a appelé les Algériens à «être plus vigilants que jamais». S’exprimant le lundi 18 février au Musée national de l’Armée à l’occasion de la journée du Martyr, le haut gradé a également attiré l’attention de ses concitoyens sur ce qui se passe dans certains pays à l’échelle régionale et internationale. Pour cette même occasion, le chef de l’État algérien a adressé un message à la nation rappelant la nécessité de dépasser les clivages politiques dans l’intérêt du pays, en vantant le rôle de l’armée dans la préservation de la sécurité et de l’unité nationale.

«Au vu du contexte actuel qui est marqué par des bouleversements géostratégiques sur les niveaux régional et international et ce qu’ils impliquent» comme dangers, a déclaré le général, les citoyens algériens doivent «avoir une profonde conscience des défis, notamment en ce qui concerne la mise en échec des tentatives de porter atteinte à la stabilité et à la sécurité du pays», a-t-il lancé.

Le même jour, dans un message adressé à la nation pour cette même occasion, le Président Abdelaziz Bouteflika a affirmé que «la sécurité de l’Algérie ne suppose pas uniquement la force armée, mais également la maturité, l’unité, l’action et le consensus national».Dans ce message lu à la ville de Tiaret, dans l’ouest du pays, par Tayeb Zitouni, le ministre des Moudjahidine (Anciens combattants), le chef de l’État a appelé les Algériens à «faire prévaloir l’intérêt suprême du pays sur la diversité des idées chaque fois qu’il est question de la sauvegarde de notre indépendance politique, économique et sécuritaire».

Dans le même sillage, se félicitant de la sécurité et de la stabilité dont jouit encore son pays dans un environnement marqué par des conflits armés, M.Bouteflika a mis en avant le rôle de l’armée algérienne et de tous les autres corps de sécurité dans la préservation de l’unité, de la sécurité et de la stabilité nationales.Dans un message à la nation, Abdelaziz Bouteflika a annoncé sa candidature à sa propre succession pour l’élection présidentielle du 18 avril 2019.

Depuis cette déclaration, plusieurs mouvements de protestation se sont déroulés en Algérie, les participants s’opposant à un éventuel 5e mandat de M.Bouteflika. Âgé de 81 ans, le Président Abdelaziz Bouteflika est à la tête de l’Algérie depuis 1999. Affaibli sur le plan de la santé après un AVC en 2013, il est candidat à sa propre succession pour un 5e mandat.D’après une liste provisoire arrêtée par le ministère algérien de l’Intérieur au 29 janvier, 139 lettres d’intention de candidature ont été déposées en vue de la présidentielle. Parmi les postulants figurent 13 chefs de partis politiques et 126 prétendants indépendants. La date limite du dépôt des dossiers de candidature est fixée au 3 mars 2019 à minuit.