Josef Mengele, criminel de guerre nazi, médecin connu comme l’assassin le plus sadique du camp de concentration d’Auschwitz surnommé «ange de la mort», qui s’est réfugié en Amérique du Sud en 1949 et est parvenu à éviter la justice, s’est noyé il y a 40 ans.
Le médecin allemand Josef Mengele, criminel de guerre qui a laissé une mémoire sinistre par ses expérimentations sadiques au camp de concentration nazi d’Auschwitz est mort il y a 40 ans en Amérique du Sud où il s’est réfugié pour fuir son châtiment.
Le 7 février 1979, des policiers brésiliens de la ville de Bertioga aux environ de Sao Paulo ont reçu un coup de fil annonçant qu’un homme noyé avait été retrouvé sur la plage. L’homme a été identifié comme Wolfgang Gerhard, 54 ans, ressortissant autrichien, mais son nom véritable ne sera découvert que six ans plus tard.
Le policier brésilien Espedito Diaz, âgé actuellement de 72 ans, a témoigné à la BBC de la mort de Mengele en affirmant que lorsqu’il était arrivé sur les lieux, la plage était déserte et qu’il n’y avait que le seul corps d’un homme noyé.
«On ne pouvait rien faire. L’homme sorti de l’eau ne donnait pas de signe de vie», a-t-il précisé.
En réalité l’homme n’était autre que Josef Mengele, le médecin allemand qui a mené des expérimentations médicales atroces sur les détenus du camp de concentration d’Auschwitz pendant la Seconde Guerre mondiale et coupable de la mort de 400.000 juifs.
Josef Mengele est né en 1911 à Günzburg en Bavière dans la famille d’un riche industriel, mais au lieu d’entrer dans l’entreprise de son père il a choisi une carrière de médecin.
En 1943, il est devenu médecin en chef de Birkenau, un camp d’extermination au sein d’Auschwitz.
Selon les témoignages des survivants, Mengele était le médecin le plus sadique et ses expérimentations n’avaient rien à voir avec la science. Il jouait un rôle de seigneur tout puissant dont dépendait la vie des détenus.
«Mengele était le plus sadique et cruel de tous, comme s’il jouait le rôle de Dieu qui décidait du destin des prisonniers arrivés à Auschwitz. D’aucuns ont été envoyés dans des camps de travail forcé, d’autres allaient tout droit dans les chambres à gaz», a raconté à la BBC Gerald Posner, auteur du livre intitulé Mengele: l’histoire complète.
Le 17 janvier 1945, 10 jours avant la libération du camp d’Auschwitz par les troupes soviétiques, Josef Mengele a pris la fuite.
Il a été arrêté par les militaires américains puis relâché en juillet 1945. Pendant quatre ans il a travaillé dans une ferme agricole dans le sud de l’Allemagne.
Comme de nombreux autres criminels de guerre nazis Mengele a d’abord cherché refuge en Argentine et l’occasion d’y partir s’est présentée en 1949.
En 1959, il a été détecté par les autorités israéliennes. Alors l’Allemagne a délivré un mandat d’arrêt.Mais au moment où le gouvernement argentin a pris une décision à son égard, il a quitté le pays.
En 1961, il s’est retrouvé au Brésil où son dernier lieu de résidence fut à Sao Paulo, la ville brésilienne la plus peuplée.
Selon des témoignages reçues par la BBC, craignant d’être identifié, Josef Mengele sortait rarement de chez lui, et dans la rue il était toujours déguisé et accompagné de chiens dressés. Le plus souvent il passait son temps à lire du Goethe et à écouter du Strauss.
La BBC a appris que chaque nuit il s’endormait avec un revolver sous l’oreiller.
En 1977, l’«ange de la mort» a été retrouvé par son fils Rolf Jenckel qui a séjourné chez son père pendant 15 jours.
Dans une interview télévisée de 1986, Rolf Jenckel a raconté que son père ignorait le repentir disant qu’il n’avait rien fait de mauvais et qu’il ne faisait qu’exécuter des ordres.
Selon la BBC, à la fin des années 1970, Josef Mengele s’est approprié les papiers de Wolfgang Gerhard parti pour l’Autriche et c’est sous ce nom qu’il a été enterré en 1979.En 1985, la police allemande a intercepté une lettre qui dévoilait le nom véritable de l’homme trouvé noyé sur la plage brésilienne.
Les restes de Mengele ont été exhumés et en juillet 1985 les autorités brésiliennes ont confirmé son identité.
Un test ADN réalisé sept ans plus tard au Royaume-Uni a confirmé ces conclusions.