La police du Monténégro a annoncé aujourd’hui l’arrestation de neuf hommes soupçonnés d’avoir participé à l’agression d’une journaliste d’investigation de ce petit pays des Balkans, blessée par balle en mai dernier.
Arrêtés lors de diverses opérations au Monténégro et à l’étranger, ces neuf hommes, dont l’identité n’a pas été révélée, appartiennent à « un groupe criminel », a déclaré à la presse le chef de la police de Podgorica, Milovan Pavicevic. Ils « sont soupçonnés d’avoir préparé » l’attaque et « grièvement blessé la journaliste Olivera Lakic », qui avait reçu une balle dans une jambe le 8 mai, selon M. Pavicevic.
Les policiers ont saisi à leur domicile une grande quantité d’armes, d’explosifs et de grenades à main, a-t-il précisé. Olivera Lakic est spécialisée dans les dossiers liés au crime organisé. Il y a sept ans elle avait déjà été agressée devant son domicile, frappée à la tête par des inconnus.
Depuis 2004, des dizaines de journalistes ont été victimes d’agressions au Monténégro. En 2004, un journaliste du quotidien Dan, Dusko Jovanovic, avait été assassiné. Aucune de ces affaires n’a jamais été élucidée. Dans son dernier rapport sur le Monténégro, la Commission européenne déplore le manque de progrès « dans les enquêtes concernant les violences contre les journalistes ».
Après l’attaque contre Olivera Lakic, Bruxelles avait prévenu que le processus d’adhésion du Monténégro serait « entravé » sans progrès sur la protection des journalistes et de la liberté de la presse. Avec la lutte contre le crime organisée, cette question est considérée comme prioritaire par l’Union européenne.