Namgung Jin, étudiant sud-coréen de 19 ans, attend dans l’angoisse le début de son service militaire obligatoire. Il passera près de deux ans sous les drapeaux pour protéger la patrie de son voisin du Nord armé de la bombe nucléaire alors que les deux pays sont toujours techniquement en guerre.
« Si j’avais le choix, je n’aurais absolument pas envie de servir », dit M. Namgung. Le service va lui « gâcher sa jeunesse » et retarder son entrée dans une vie active ultra-concurrentielle.
Quand il sera mobilisé le 5 mars, cinq jours après le second sommet prévu entre Washington et Pyongyang, il se pourrait que la fin de la guerre de Corée (1950 – 53) ait été déclarée officiellement, selon certains analystes.
Donald Trump rencontre Kim Jong Un à Hanoï dans l’espoir de progrès en matière de dénucléarisation, et d’un éventuel traité de paix.
Si cette hypothèse se concrétise, l’avenir de la conscription en Corée du Sud, où les appelés gardent pendant des mois des sites souvent reculés le long de frontière militarisée qui divise la péninsule, sera mis en question.
Pas trop tôt, aux yeux de beaucoup de Sud-Coréens.
Né en 1999, soit près de 50 ans après l’armistice qui mit fin à la guerre, Namgung Jin explique faire rarement le lien entre service militaire et menaces venues du Nord.