Des milliers d’opposants au premier ministre albanais Edi Rama ont de nouveau demandé sa démission jeudi lors d’une manifestation dans le calme, cinq jours après un premier rassemblement émaillé d’incidents.
Les forces de l’ordre avaient été déployées en nombre et des barbelés disposés autour du Parlement. Samedi, des manifestants avaient tenté de défoncer l’entrée du siège du gouvernement pour y entrer. Les manifestants, qui accusent notamment Edi Rama de « collusion avec le crime organisé » et d’avoir « plongé le pays dans la corruption et la misère », ont sporadiquement allumé des fumigènes, mais aucun acte de violence n’a été constaté par les journalistes.
Les députés du Parti démocratique (centre droit) et du Mouvement socialiste de l’Intégration (LSI, centre gauche) ont décidé lundi de démissionner en bloc de leurs mandats, plongeant le pays dans l’impasse politique. Cette décision « contre-productive » est « une entrave au fonctionnement démocratique en Albanie », a réagi la diplomatie européenne. « Aujourd’hui, le pays n’a pas de parlement légitime. Je n’accepterai pas un accord avec un bandit comme Rama », a déclaré jeudi à la foule le leader du Parti démocratique, Lulzim Basha. L’opposition a annoncé sa volonté d’étendre les manifestations dans d’autres villes.
Au pouvoir depuis 2013, le socialiste Edi Rama a accusé hier l’opposition « de créer à dessein des situations conflictuelles avant les élections locales » fin juin « parce qu’elle n’a pas les moyens de se confronter au vote des citoyens ».