En avril 2019, les Algériens sont appelés à accorder un nouveau vote de gratitude au Président sortant. Abdelaziz Bouteflika est présenté comme le garant de la stabilité du pays contre les menaces extérieures, d’autant plus que son mandat a marqué la fin de la décennie noire, en 2002. Un argument audible pour les jeunes électeurs de 18 ans?
Qui manœuvre en secret pour frapper la stabilité de l’Algérie? Nul ne le sait. Le communiqué de la «Grande Laconique», lu ce lundi à la télévision, demeure muet à ce sujet. Tout au plus sait-on qu’il y a «des tentatives pour porter atteinte à la stabilité et à la sécurité du pays». Ces manœuvres s’inscrivent dans le sillage des «changements géostratégiques sur les plans régionaux et internationaux». Dès lors, les citoyens sont appelés, «plus qu’à aucun autre moment par le passé», à «la vigilance».
On sait, en revanche, qui est le mieux indiqué pour dissiper ces nuages noirs qui s’amoncellent dans les cieux algériens. Il s’agit du Président Abdelaziz Bouteflika, alias la continuité. L’armée «ne fait pas de politique», certes, mais le soutien infaillible de son chef d’État-major, Ahmed Gaïd Salah, au Président n’est pas un secret. Bouteflika est le sauveur tout désigné du pays, de la même façon qu’il est toujours perçu comme l’artisan de la paix après une décennie noire. L’argument est repris en boucle depuis l’annonce officielle de la candidature du Président sortant à un cinquième mandat, le 10 février.
À côté de l’armée, qui sait feutrer son soutien public, des membres du gouvernement ou du parlement, des partis politiques, et jusqu’aux organisations nationales comme celle de la femme algérienne et celle des étudiants, tous vantent les mérites de la «stabilité», et parlent d’une seule voix en faveur de leur candidat.