La vie des Européens risque d’être dorénavant plus dangereuse à cause du retrait unilatéral des États-Unis du Traité FNI, selon le chef de la délégation russe à l’Assemblée parlementaire de l’OSCE. Il a également indiqué que le déploiement de missiles en Europe aggravait les relations avec la Russie dans le domaine de la sécurité.
Le retrait des États-Unis du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI) affecte la vie de chaque Européen, dont la vie est plus dangereuse maintenant, estime ce jeudi 21 janvier Piotr Tolstoï, chef de la délégation russe à l’Assemblée parlementaire de l’OSCE.
«En parlant de la sécurité sur le continent, je voudrais souligner que durant le temps où nous ne nous sommes pas rencontrés, un événement important qui affecte notamment la sécurité de chaque pays présent ici a eu lieu. Je parle du retrait unilatéral américain du Traité FNI… Cette décision fait que la vie de chaque citoyen de chaque pays européen est plus dangereuse.»
Le député a souligné que le déploiement de missiles en Europe, incluant des lanceurs déjà installés aujourd’hui en Pologne, en Roumanie et dans les pays baltes, aggravait les relations avec la Russie en matière de sécurité.
«Pour que vous compreniez, le temps nécessaire à un missile tiré depuis la Roumaine pour atteindre le territoire russe est de 10 minutes. Pendant ces 10 minutes, nous serions dans une situation où une décision devrait être prise. Je veux dire que la Russie n’était pas à l’origine de ce Traité, nous ne déploierons aucun système anti-missiles si l’autre parti — les pays membres de l’Otan — ne le fait pas», a indiqué Piotr Tolstoï.
De plus, le député a rappelé que Vladimir Poutine, lors de son discours annuel du 20 février à l’Assemblée fédérale, avait indiqué que la Russie serait contrainte de prendre des mesures réciproques si les États-Unis déployaient en Europe des missiles capables d’atteindre Moscou.
«Ainsi, je vois que la situation est assez désagréable et très dangereuse pour tous les pays, et elle pourrait aller au-delà de nos discussions sur des changements institutionnels», a-t-il conclu.
Mercredi, Vladimir Poutine a annoncé dans son discours à l’Assemblée fédérale que le nouveau missile de croisière hypersonique Zircon pouvait se déplacer à la vitesse de Mach 9 et que sa portée était supérieure à 1.000 kilomètres. Ce missile devrait équiper les sous-marins et les navires de surface russes.
Pour rappel, Donald Trump a annoncé le 1er février que les États-Unis cesseraient dès le lendemain de respecter le Traité FNI, signé en 1987 par Ronald Reagan et Mikhaïl Gorbatchev, et qu’ils s’en retireraient officiellement au bout de six mois, sauf si Moscou cessait de violer l’accord. Le ministère russe des Affaires étrangères a accusé les États-Unis de tester des systèmes interdits par le Traité FNI, ainsi que de déployer des systèmes de lancement Aegis sous la forme d’ABM en Europe, qui peuvent en quelques heures passer d’un système défensif à un système d’attaque.S’exprimant mercredi devant l’Assemblée fédérale, Vladimir Poutine a attribué à Washington la responsabilité du non-respect du Traité FNI, ajoutant que l’administration américaine «cherchait à se justifier et à désigner les coupables».