Des heurts ont éclaté vendredi à Alger entre la police et des centaines de manifestants se dirigeant vers la présidence de la République et contraints de refluer, a constaté une journaliste de l’AFP.
Repoussés une première fois par des tirs de gaz lacrymogènes, les manifestants, bloqués par un cordon de police interdisant l’accès aux rues menant à la présidence, ont répliqué par des jets de pierre et de projectiles divers contre les policiers.
Plus tôt vendredi après-midi, des centaines de personnes ont défilé dans le centre d’Alger où toute manifestation est officiellement interdite depuis 2001 et où la police intervient généralement immédiatement pour empêcher la moindre tentative de rassemblement.
Plusieurs cortèges se sont formés à partir de différents points de la ville, à l’issue de la grande prière hebdomadaire musulmane, répondant à des appels en ce sens lancés ces derniers jours sur les réseaux sociaux.
« Pas de 5e mandat », « Ni Bouteflika, ni Saïd » (frère du chef de l’Etat, souvent perçu comme son successeur potentiel), ont scandé les manifestants, jeunes pour la plupart.
Sur la place de la Grande-Poste, en plein centre d’Alger, des manifestants ont escaladé la façade du siège du Rassemblement national démocratique (RND), parti du Premier ministre Ahmed Ouyahia, et en ont décroché, sous les hourras, un grand portrait du président Abdelaziz Bouteflika.
La photo a été lacérée et piétinée une fois à terre, ont constaté des journalistes de l’AFP, sans que la police, déployée en nombre, n’intervienne.
D’autres manifestations, d’ampleurs variables, ont également eu lieu dans plusieurs autres villes d’Algérie contre un 5e mandat brigué par le chef de l’Etat de 81 ans, au pouvoir depuis 1999.