Les « gilets jaunes », dont la mobilisation en baisse depuis un mois a souffert des accusations d’antisémitisme après les insultes contre Alain Finkielkraut, réinvestissent la rue samedi pour leur acte 15, avec de nouveaux rassemblements à Paris et en province.
Plusieurs milliers de manifestants ont commencé à partir de midi à descendre dans le calme les Champs-Elysées, point névralgique de la mobilisation parisienne chaque week-end, selon un journaliste de l’AFP sur place.
Cette « marche dans les beaux quartiers », qui regroupe deux défilés déclarés en préfecture, doit traverser le quartier de l’Opéra, contourner le musée du Louvre et faire une pause devant le siège du Medef avant de rallier l’esplanade du Trocadéro pour une dispersion à partir de 17H00.
« Je suis là pour dénoncer l’hypocrisie du +greenwashing+, la corruption du gouvernement vendu aux lobbys industriels, alors que nous faisons des efforts en investissant dans le bio », explique Mathilde Destenapes, 27 ans, agricultrice bio dans les Landes. Elle a profité de son passage au Salon de l’agriculture pour se joindre à la manifestation.
L’une des figures du mouvement, Eric Drouet, aperçu dans le cortège parisien, s’était rendu plus tôt dans la matinée au Salon inauguré par Emmanuel Macron. « Le dialogue a été rompu il y a un certain temps » et « on voulait voir si on pouvait s’approcher du président », a-t-il affirmé à l’AFP. Le chef de l’Etat reste la cible privilégié des slogans et des chants des manifestants.
« On ne lâche rien », déclarait mercredi sur YouTube le chauffeur routier de Seine-et-Marne, dans l’une de ses vidéos en direct, populaires auprès des « gilets jaunes ».
Un appel à rester mobilisé alors que, depuis quatre week-ends consécutifs, l’affluence décroît selon le ministère de l’Intérieur, dont les chiffres sont régulièrement contestés par les manifestants.