Les conservateurs nationalistes au pouvoir en Pologne ont annoncé ce samedi une série de dépenses sociales généreuses, totalisant jusqu’à 9,5 milliards d’euros par an, qui doivent entrer en vigueur avant même les prochaines élections européennes en mai et les législatives d’automne.
Une allocation mensuelle de 500 zlotys (110 EUR) pour chaque enfant doit élargir le programme phare des conservateurs, introduit après leur arrivée au pouvoir en 2015, qui assurait la même aide mais seulement à partir du deuxième enfant.
Lors d’une convention électorale à Varsovie, Jaroslaw Kaczynski, le chef du parti Droit et Justice (PiS), a également annoncé une prochaine exonération de l’impôt sur le revenu des particuliers pour tout salarié de moins de 26 ans et un « treizième mois de retraite » de 1.100 zlotys versé dès le 1er mars. « C’est un cadeau de Jaroslaw Kaczynski pour chaque retraité », a souligné Beata Szydlo, vice-Premier ministre et ancienne cheffe du gouvernement conservateur. Jaroslaw Kaczynski a aussi promis une baisse importante des coûts du travail et le développement rapide du réseau des transports en commun routiers, notamment « dans les petites villes et villages ».
Le programme, dont le coût annuel s’élèvera à 30 ou 40 milliards de zlotys (7 à 9,5 milliards d’euros), doit être financé « grâce à la lutte pour un meilleur système fiscal et pour le développement économique via une baisse de la bureaucratie et des frais d’administration », a précisé durant la réunion électorale le Premier ministre Mateusz Morawiecki.
Le Produit intérieur brut (PIB) de la Pologne qui connaît une croissance ininterrompue depuis 1992, a augmenté de 5,1 % en 2018. Le budget 2019 table sur une croissance de 3,8 % avec un déficit public à 1,7 % du PIB.
Dans les sondages récents, le PiS et la Coalition européenne composée de tout un éventail de partis d’opposition autour de la Plateforme civique (centre), sont crédités chacun du soutien de près de quarante pour cent des Polonais, devant le parti progressiste Le Printemps jouissant d’un soutien d’environ 10% des électeurs et le parti antisystème Kukiz (environ 7 %).
Un vaste programme de promesses sociales et économiques, accompagné du recours à des arguments xénophobes, nationalistes et eurosceptiques avait assuré au PiS en 2015 la totalité du pouvoir législatif et exécutif en Pologne, à l’issue des élections présidentielle et législatives. Des réformes controversées introduites depuis par le PiS, notamment dans le domaine de la justice, ont conduit Bruxelles à évoquer un danger pour le respect de l’Etat de droit en Pologne.