Le président tunisien Béji Caïd Essebsi a affirmé aujourd’hui que le « peuple » algérien était « libre de s’exprimer » sur sa « gouvernance », alors que l’Algérie est en proie à des manifestations massives contre un 5e mandat du président algérien Abdelaziz Bouteflika.
S’adressant aux médias lors d’un point de presse à Genève après un discours devant le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, le président tunisien a répondu à une question sur les manifestations en Algérie. « L’Algérie c’est un peuple qui a beaucoup lutté pour gagner son indépendance après 130 ans de colonisation et maintenant un peuple libre. Evidemment il est libre de s’exprimer comme il l’entend sur sa gouvernance », a déclaré Béji Caïd Essebsi.
Dimanche encore, plusieurs centaines de personnes ont manifesté, malgré un important dispositif policier, dans le centre d’Alger pour s’opposer à un 5e mandat du président Bouteflika, qui, selon le site Alg24, est arrivé dimanche à Genève pour des examens médicaux. « Nous parlons toujours de gouvernance et chaque pays a ses propres règles, et je n’ai pas le droit de donner des leçons à qui que ce soit », a toutefois souligné le président tunisien.
Evoquant la situation en Tunisie, il a reconnu que « la démocratie n’est pas facile ». « La démocratie ne se décrète pas, la démocratie ça se pratique. Nous sommes donc dans une phase transitoire de pratique de la démocratie », a-t-il dit.