Le Bangladesh examine lundi les procédures de sécurité dans ses aéroports après qu’un homme, un déséquilibré selon les premiers éléments de l’enquête, a tenté de détourner la veille un avion à destination de Dubaï.
Les forces spéciales ont libéré dimanche soir sains et saufs les 148 passagers et membres d’équipages d’un Boeing 737-800 de la compagnie Biman Bangladesh lors d’une opération à l’aéroport de Chittagong (sud), où l’avion en provenance de la capitale Dacca déposait et prenait de nouveaux passagers avant de partir vers les Émirats.
Blessé lors de l’assaut, le suspect, un citoyen bangladais âgé de 25 ans, est mort peu après son arrestation. Il disposait d’un billet pour le vol intérieur de Dacca à Chittagong.
Les autorités cherchent à comprendre comment le jeune homme a pu parvenir jusqu’à l’avion avec une arme, dont les premières constatations tendent à indiquer qu’elle était factice.
« Une enquête est en cours », a déclaré à l’AFP le directeur de l’autorité de l’aviation civile, le vice-maréchal de l’air Nayeem Hasan.
« Il est virtuellement impossible de violer la sécurité (des aéroports) car le système est conçu par l’OACI », l’Organisation de l’aviation civile internationale, a-t-il dit. Les procédures de sécurité sont de plus régulièrement inspectées par des sociétés étrangères.
Un passager a déclaré à la presse que le pirate de l’air avait tiré deux coups de feu dix minutes après que l’appareil a décollé de Dacca. Mais les autorités estimaient lundi que son pistolet était un jouet.
« Selon ceux qui l’ont vu, il semblerait que ce soit un faux pistolet », a indiqué M. Hasan.
Pressé de se rendre par le commando, le suspect – identifié sous le nom de « Mahadi » – a montré des signes d’agressivité. Les forces spéciales ont alors ouvert le feu. L’opération a duré moins de dix minutes.
L’appareil a ensuite été entièrement fouillé et déclaré apte à voler.
Le pirate de l’air « était psychologiquement déséquilibré. La raison qu’il a donnée (pour le détournement) est qu’il avait des problèmes avec sa femme et voulait parler à la Première ministre » Sheikh Hasina, a indiqué Nayeem Hasan.
Nation pauvre d’Asie du Sud de 165 millions d’habitants, le Bangladesh a connu ces dernières années une série d’actes extrémistes perpétrés par des islamistes locaux.
La vague a culminé avec l’attentat contre un café huppé de Dacca à l’été 2016, qui a fait 22 morts dont 18 étrangers, revendiquée par le groupe État islamique (EI). Des centaines d’extrémistes présumés ont été abattus ou arrêtés dans la répression des autorités consécutive à cette attaque.