Facebook a annoncé mardi sa décision de supprimer la page de Tommy Robinson, une figure de l’extrême droite britannique, ainsi que son profil Instagram, pour avoir « régulièrement violé » ses règles en proférant des messages haineux.
« La page Facebook de Tommy Robinson a de manière répétée contrevenu à ces règles, avec des publications utilisant un langage déshumanisant et des appels à la violence dirigés contre les musulmans », explique le réseau social. « Ce n’est pas une décision que nous prenons à la légère mais les individus et organisations qui attaquent les autres sur la base de ce qu’ils sont n’ont pas leur place sur Facebook et Instagram », a ajouté Facebook, souvent accusé d’agir avec légèreté avec les discours de haine.
Interrogé par l’agence de presse britannique PA, Tommy Robinson a affirmé que Facebook avait réagi à son documentaire Panadrama qui « montre comment l’establishment travaille avec les médias pour me faire tomber et me détruire ». « Il s’agit d’une attaque contre la liberté d’expression à travers le monde », a-t-il estimé. Tommy Robinson est le pseudonyme de Stephen Yaxley-Lennon, tiré du nom d’un célèbre hooligan britannique. Il est le fondateur de l' »English Defence League » (EDL), un groupe marginal affirmant lutter contre la menace islamiste.
Condamné en mai à treize mois de prison pour avoir filmé et diffusé sur internet des images d’un procès criminel qui faisait l’objet de restrictions de couverture, il a été libéré sous caution en août en attente de son procès en appel. Son cas avait attiré l’attention de l' »alt-right » américaine, ou « droite alternative », et même de Donald Trump Jr., fils du président américain, et de Steve Bannon, ex-conseiller de Donald Trump, qui lui avait apporté son soutien. En novembre, il est devenu le conseiller spécial du chef du parti europhobe Ukip Gerard Batten.