La Chine a appelé aujourd’hui son allié pakistanais et l’Inde à la retenue, à la suite du bombardement par New Delhi d’un « camp d’entraînement » islamiste en territoire sous contrôle d’Islamabad.
« Nous espérons que l’Inde comme le Pakistan feront preuve de retenue et agiront de manière à stabiliser la situation dans la région et à améliorer leurs relations, plutôt que l’inverse », a déclaré devant la presse le porte-parole de la diplomatie chinoise, Lu Kang.
L’Inde a annoncé aujourd’hui avoir mené une « frappe préventive » et tué un « très grand nombre » de membres du mouvement islamiste basé au Pakistan Jaish-e-Mohammed, qui a revendiqué l’attentat-suicide du 14 février au Cachemire indien dans lequel plus de 40 paramilitaires indiens ont été tués. Pour Pékin, « combattre le terrorisme est une question mondiale et un défi mondial qui requiert la coopération des différents Etats ». « Des conditions favorables doivent être en place pour favoriser la coopération internationale », a estimé Lu.
Les frappes indiennes font craindre une escalade entre les deux voisins et rivaux, tous deux dotés de l’arme nucléaire et qui se sont livrés plusieurs guerres dans le passé, notamment au sujet du Cachemire. Islamabad, qui nie soutenir les infiltrations de militants islamistes au Cachemire indien ainsi que les activités des rebelles séparatistes armés, avait menacé la semaine dernière de répliquer en cas de représailles indiennes.
La Chine est le principal allié du Pakistan mais entretient des relations difficiles avec l’Inde, avec qui elle a eu un bref mais meurtrier conflit frontalier en 1962. Les armées des deux pays ont encore eu un face-à-face tendu à l’été 2017 dans l’Himalaya.