Sommet Trump-Kim : la dénucléarisation n’est pas à l’ordre du jour, la paix peut-être

Kim Jong-un est arrivé mardi à Hanoï pour une deuxième rencontre avec Donald Trump censée donner du contenu à la déclaration largement symbolique sortie du précédent sommet de Singapour.

L’un est arrivé mardi matin en train depuis la Corée du Nord, l’autre est attendu dans la soirée. Kim Jong-un et Donald Trump se retrouvent mercredi 27 et jeudi 28 février à Hanoï, au Vietnam, pour un deuxième sommet aux  ambitions réduites en matière de dénucléarisation de la Corée du Nord.

S’il est peu probable que le président américain et le dirigeant nord-coréen parviennent à se mettre d’accord sur ce que doit être l’élimination des armes nucléaires en Corée du Nord, leur nouvelle entrevue pourrait au moins leur permettre de déclarer la fin officielle des hostilités entre les deux Corées.La guerre entre le Nord et le Sud (1950 – 1953) s’est soldée par un armistice et non par un accord de paix en bonne et due forme.

Lors de leur premier sommet inédit, en juin dernier à  Singapour, Trump et Kim se sont engagés à œuvrer en faveur de la dénucléarisation complète de la péninsule coréenne, mais peu de résultats concrets ont émergé depuis cette date.

À la veille de son départ pour la capitale vietnamienne, Donald Trump a déclaré dimanche à Washington qu’il serait heureux si la Corée du Nord continuait de s’abstenir de tester des armes comme elle le fait depuis environ un an et demi. »Je ne suis pas pressé. Je ne veux presser personne », a assuré le chef de la Maison blanche. « Je veux simplement qu’il n’y ait plus d’essais. Tant qu’il n’y a pas d’essais, nous sommes contents. »

Il a également fait miroiter à la Corée du Nord, comme en juin dernier, qu’avec une « dénucléarisation totale », elle pourrait devenir une grande puissance.

La Corée du Nord a effectué son dernier essai nucléaire, le sixième, en septembre 2017 et son dernier essai de missile balistique intercontinental en novembre 2017.Avant ce gel, la Corée du Nord a procédé à une série de tests qui lui ont, dit-elle, fourni des bombes nucléaires de forte puissance et des missiles capables d’atteindre le continent américain.

Un accord a minima en vue

Les États-Unis réclament depuis des années la dénucléarisation complète, vérifiable et irréversible de la Corée du Nord, avant d’envisager un geste quelconque. Mais ces derniers jours, Donald Trump a annoncé un possible assouplissement, affirmant qu’il aimerait pouvoir supprimer les sanctions sévères à l’encontre de Pyongyang s’il y avait des progrès significatifs en matière de dénucléarisation.

Dans le cadre d’un accord modeste dont pourrait accoucher le sommet de Hanoï, les deux parties pourraient se mettre d’accord sur une fin officielle de la guerre, a déclaré à la presse à Séoul un porte-parole de la présidence sud-coréenne. »La possibilité est là », a déclaré Kim Eui-kyeom.

La Corée du Nord demande depuis longtemps cette mesure à Séoul, en tant qu’étape majeure vers la normalisation des relations entre les deux pays.

En contrepartie, Pyongyang pourrait permettre à des inspecteurs internationaux d’assister au démantèlement de son réacteur nucléaire de Yongbyon, selon des analystes.Les États-Unis pourraient également accepter l’ouverture de bureaux de liaison entre les États-Unis et la Corée du Nord et autoriser certains projets intercoréens, à condition que le Nord prenne des mesures en vue de la dénucléarisation.

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