Soupçonné d’être derrière des versements occultes au profit de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007, l’homme d’affaires Alexandre Djouhri a sept jours pour faire appel de son extradition vers la France.
La justice britannique a ordonné l’extradition vers la France de l’homme d’affaires Alexandre Djouhri, recherché dans le cadre de l’enquête sur le financement de la campagne présidentielle du candidat Sarkozy en 2007.
«Je suis persuadée qu’il n’y a pas de preuves suffisantes du fait que les autorités françaises ont manipulé ou utilisé des procédures pour opprimer ou infliger un préjudice injuste à M.Djouhri», s’est expliquée la magistrate Vanessa Baraitser dans sa décision.
L’intéressé, qui a sept jours pour faire appel avant l’application de l’ordre d’extradition, a immédiatement annoncé son intention de le faire.Convoqué à plusieurs reprises par la justice française, Alexandre Djouhri avait été arrêté en janvier 2018 à l’aéroport londonien d’Heathrow en vertu d’un mandat d’arrêt européen émis par la justice française, notamment pour détournements de fonds publics et corruption.
Le nom de M.Djouhri, proche de l’ex-secrétaire général de l’Élysée Claude Guéant, était apparu lors de la vente suspecte en 2009 d’une villa située sur la Côte d’Azur à un fonds libyen géré par un dignitaire du régime de Kadhafi.
Selon les enquêteurs, la vente de cette villa à un prix dix fois supérieur à sa valeur supposée a servi à dissimuler un transfert d’argent libyen au profit de Nicolas Sarkozy alors en campagne présidentielle.En mars 2018, l’ex-Président de la République avait été mis en examen pour «corruption passive», «financement illégal de campagne électorale» et «recel de détournement de fonds publics libyens».