L’armée syrienne a annoncé mercredi avoir découvert environ huit tonnes d’explosifs dans le sud du pays, enterrés dans des caches souterraines des rebelles qui contrôlaient autrefois la région.
Lors d’un voyage organisé par les autorités de Damas pour les médias, une journaliste de l’AFP a pu voir ces explosifs, du plastic C-4, emballés dans des sacs de jute sales assemblés les uns aux autres.
« Il y a environ huit tonnes », a indiqué un responsable militaire lors du déplacement, s’exprimant sous le couvert de l’anonymat.
« La force destructive d’un kilogramme de cette matière équivaut à 13 kilogrammes de TNT », a souligné le responsable, précisant que les explosifs ont été retrouvés « dans des dépôts souterrains creusés par les groupes terroristes ».
Le pouvoir de Damas qualifie généralement de « terroristes » tant les groupes jihadistes que les rebelles qui combattent les forces gouvernementales.
Les explosifs étaient utilisés pour fabriquer des roquettes, mais aussi des véhicules piégés lancés contre les zones gouvernementales, a-t-il précisé.
« Ces explosifs sont très coûteux. Généralement, ils sont fournis exclusivement aux armées », a souligné le responsable.
Au terme d’une offensive militaire soutenue par l’allié russe, mais aussi d’accords de reddition imposés aux rebelles, le pouvoir de Damas a pu reconquérir à l’été 2018 l’intégralité des provinces du sud syrien qui lui échappaient, Deraa et Qouneïtra.
Dans un rapport publié lundi, le think-tank International Crisis Group a estimé que le gouvernement syrien avait « alloué des ressources insuffisantes à la stabilisation du sud », tout comme il aurait « rétabli un pouvoir autoritaire ».
Déclenché en 2011 avec la répression de manifestations par le pouvoir de Bachar al-Assad, le conflit en Syrie s’est complexifié au fil des ans avec l’implication de pays étrangers et de groupes jihadistes, sur un territoire de plus en plus morcelé.
Il a fait plus de 360.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.