« Recep Tayyip Erdogan, candidat pour le quartier de Dumplupinar ». Les affiches placardées dans cette ville du nord-ouest de la Turquie prêteraient à confusion si la photo collée sous le slogan était celle du président turc et non celle d’un jeune homme au visage rond.
Agé de 20 ans, Recep Tayyip Erdogan ne partage pas seulement avec l’actuel chef de l’Etat le même nom, mais aussi le virus de la politique. Candidat aux élections locales qui auront lieu le 31 mars, il rêve de vivre une épopée politique semblable à celle de son homonyme.
« Etre né avec ce nom, c’est comme si mon destin était écrit », sourit Recep Tayyip, visage rond et collier de barbe. A 20 ans, il est candidat pour la première fois dans la ville de Gölcük, dans la province de Kocaeli.
Pour l’instant, il ne brigue pas la présidence de la République, mais un modeste mandat de « muhtar », une sorte de maire de quartier élu tous les cinq ans.
Si son père l’a prénommé ainsi, c’est parce qu’il admirait l’actuel président turc qui, à la naissance de Recep Tayyip, était maire d’Istanbul (1994 – 1998), un poste qui lui a servi de tremplin pour ensuite s’imposer sur la scène politique nationale.
« C’est un dirigeant que je prends pour modèle », explique Recep Tayyip qui dit admirer « l’attitude, la façon de parler au monde et de se préoccuper pour les gens » du chef de l’Etat qu’il n’a jamais rencontré.
S’appeler Recep Tayyip Erdogan n’a pas toujours été facile, explique le jeune homme, ajoutant que son nom a donné lieu à plusieurs scènes cocasses.
« Souvent, les gens croient que c’est une blague et ceux qui ne me croient pas demandent à voir ma carte d’identité », sourit-il.