L’Inspection générale de la police nationale aurait expliqué à un Gilet jaune blessé le 1er décembre devant l’Arc de Triomphe par une balle de LBD40 dans l’œil, que ce jour-là les caméras de vidéosurveillance filmant les alentours n’étaient pas allumées.
Franck Didron, Gilet jaune de 20 ans, a été touché à l’œil par un tir de LBD40 le 1er décembre 2018, lors de l’acte 3 de la mobilisation. À l’issue de son entretien avec l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), le jeune homme a fait savoir qu’on lui avait indiqué que ce jour-là les caméras de vidéosurveillance installées sur l’Arc de Triomphe et place de l’Étoile n’étaient pas mises en marche.
⚡️IGPN – RÉVÉLATION / Franck Didron, #GiletJaune de 20 ans éborgné par un tir de #LBD40 le 1er decembre 2018 raconte que l’#IGPN lui a indiqué que l’ensemble des caméras sur l’Arc de Triomphe et la Place de l’Étoile ne fonctionnaient pas ❌ ce jour là https://t.co/8JEHyeem7P pic.twitter.com/kqs7SoXmek
— Pure. (@PureTele) February 27, 2019
Se disant plutôt satisfait de l’entrevue, Franck Didron a expliqué qu’ils avaient parlé de sa plainte, du tireur, mais qu’il avait appris que les caméras de vidéosurveillance installées là où il a été blessé, n’étaient pas opérationnelles:
«Elle a bien vu sur les photos aussi que c’était dans le visage, ce qui est interdit. Sinon, l’histoire des vidéos qui ce jour-là n’étaient pas en fonction. […] C’était à l’Arc de Triomphe […] Donc toutes les caméras […] n’étaient pas allumées.»
L’acte 3 des Gilets jaunes s’est déroulé le 1er décembre et a été marqué par d’importantes violences dans la capitale française. Elles ont fait 133 blessés, dont 23 membres des forces de l’ordre, et ont conduit au placement en garde à vue de 378 personnes sur les 412 interpellées, selon un bilan communiqué par la préfecture de police.
Selon les chiffres officiels communiqués par le ministère de l’Intérieur le 7 février 2018 à CheckNews, depuis le début du mouvement des Gilets jaunes, il y a eu 2.000 blessés chez les manifestants. Ces chiffres comprennent à la fois les blessures dues aux affrontements entre les forces de l’ordre et certains manifestants, celles subies aux abords des points de blocage et celles causées par les manifestations en elles-mêmes.
Selon des données compilées par Mediapart et David Dufresne, spécialisé dans les violences policières, 20 personnes ont été éborgnées et 187 blessées à la tête depuis le début du mouvement des Gilet jaunes, le 17 novembre 2018. Aucun policier n’a été mis à pied jusqu’à présent. 133 plaintes ont été déposées à l’IGPN.