L’ancien président du gouvernement Mariano Rajoy a estimé aujourd’hui devant le Tribunal suprême, au procès de douze dirigeants séparatistes catalans accusés de sédition, que ces derniers savaient pertinemment les risques qu’ils prenaient en organisant un référendum d’autodétermination en octobre 2017.
L’ancien chef de gouvernement conservateur, chassé du pouvoir en juin 2018 à la suite d’une motion de censure au parlement, était interrogé sur les circonstances qui ont entouré la tentative de sécession de la Catalogne à l’automne 2017. « Le pire, c’est qu’ils savaient. Ils étaient complètement au courant que je n’accepterais pas », a déclaré Rajoy. « Ils ont créé une situation impossible en sachant exactement ce qu’ils risquaient. »
C’est la deuxième fois que Mariano Rajoy témoigne en justice après son audition à l’été 2017 dans le cadre d’une enquête sur une affaire de corruption au sein de son Parti populaire (PP). En 1998, l’ex-président du gouvernement socialiste Felipe Gonzalez avait été entendu par le Tribunal suprême à propos des activités de la police parallèle contre les séparatistes basques d’ETA.
Mariano Rajoy était cité à comparaître par le parti d’extrême droite Vox, farouche opposant aux menées séparatistes, à deux mois des élections législatives. En décembre dernier, Vox a pour la première fois remporté des sièges à l’Assemblée régionale d’Andalousie. Selon un sondage publié samedi par le quotidien El Mundo, le PP, les centristes de Ciudadanos et Vox seraient en mesure de former une majorité au Parlement à l’issue des élections législatives du 28 avril.
Le parti d’extrême droite pourrait obtenir une quarantaine de sièges au Congrès des députés, une situation inédite depuis la mort du général Francisco Franco en 1975.