Se rendant en Iran mercredi 27 février, le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, devait y discuter avec les dirigeants de ce pays de la mise en application progressive de l’accord signé entre Téhéran et l’Union économique eurasiatique (UEEA). Deux analystes iraniens ont évalué les perspectives d’une telle intégration économique.
L’intégration économique de l’Iran à l’Union économique eurasiatique (UEEA) a de belles perspectives, l’UEEA étant un excellent forum, non seulement pour les pays membres de la Communauté des États indépendants (CEI), mais aussi pour ceux du Proche-Orient, ont déclaré deux experts iraniens indépendants.
«L’Iran veut devenir un partenaire de l’UEEA pour obtenir un régime préférentiel dans le commerce. De son côté, en prêtant ses infrastructures, notamment ses réseaux de communication de transport et ses ports maritimes, l’Iran pourra relier les pays eurasiatiques aux États du Golfe et de l’océan Indien», a indiqué Bahram Amirahmadiyan, enseignant à l’Université de Téhéran, spécialiste de géographie politique et des pays d’Asie centrale et du Caucase.
Et d’ajouter que le renforcement de la politique de multipolarité du monde dans le cadre de l’UEEA ne manquerait pas de diminuer le rôle de l’Occident dans la région.
Un autre informateur, Shuaib Bahman, directeur de l’Institut iranien d’études stratégiques du monde contemporain, s’est dit persuadé que la mise en application la plus rapide possible de l’accord entre l’UEEA et l’Iran aiderait à en finir avec la pression économique exercée par les États-Unis sur certains membres de cette alliance.
Il a rappelé que d’autres pays du Proche-Orient, notamment Israël, adversaire politique de l’Iran, manifestaient de l’intérêt pour l’UEEA. Il ne faut toutefois pas, selon lui, considérer le désir de l’État hébreu d’adhérer à cette union ou même son adhésion éventuelle à l’UEEA comme un obstacle à la ratification la plus rapide possible de l’accord par les autorités iraniennes.
«Dans le cadre du travail avec l’UEEA, depuis ces dix-huit mois, toute une série de documents très importants ont été signés qui passent progressivement en phase de réalisation. Aussi, l’Iran ne renoncera-t-il pas aux avantages économiques et commerciaux [douaniers, ndlr] au sein de l’UEEA à cause du désir d’Israël d’y adhérer», a conclu l’expert.