Mardi 26 février, le procureur de la République du tribunal de Tunis a placé en détention avec mandat de dépôt l’homme d’affaires qui a agressé une policière vendredi 22 février dans le district du Bardo, à Tunis, selon le site Kapitalis.
Un mandat de dépôt a été demandé mardi 26 février par le procureur de la République du tribunal de Tunis à l’encontre de Jihed Haddaoui, l’homme d’affaires qui a giflé une policière, rapporte le site d’information Kapitalis. L’agression de la policière a eu lieu vendredi 22 février au poste Khaznadar, dans le district du Bardo, dans la capitale Tunis. Mardi, l’agresseur a donc été incarcéré.
Selon le média, l’incident a eu lieu alors que M.Haddaoui était au poste de police pour demander un document administratif. Présentant un dossier incomplet, il a refusé de prêter attention aux explications de la policière qui opposait un refus à sa demande. Il s’est alors disputé avec la policière qu’il a giflée devant ses collègues.
— Lamia belknani🇹🇳 (@LBelknani) February 23, 2019
«Il lui a ensuite dit qu’elle ne savait pas à qui elle avait affaire et qu’elle était censée exécuter ses ordres», a indiqué un policier, selon la même source.
De son côté, Jihed Haddaoui a réfuté les accusations portées à son égard. Dans une déclaration à la presse, il a affirmé ne pas avoir giflé la policière, mais lui avoir jeté les documents à la figure, documents qu’il aurait lui-même reçus à la figure juste avant.
En attendant la comparution de l’agresseur devant le juge, le ministère public a décidé de le laisser en liberté, ce qui n’a pas manqué de mettre en colère les collègues de la policière qui a été admise à l’hôpital Charles-Nicolle de Tunis le jour de l’agression.
Par solidarité avec leur collègue, 970 policiers du district du Bardo ont organisé samedi 23 février un sit-in pour dénoncer la mise en liberté provisoire de cet homme d’affaires, présenté comme étant un «homme influent» dans la région. En effet, il est connu pour ses liens avec l’ancien président de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica).
Par ailleurs, les policiers ont également dénoncé la recrudescence des agressions envers les membres de leur profession dans l’exercice de leurs fonctions.
Prévu par la Constitution tunisienne de 2014, issue de la révolution, le Conseil supérieur de la magistrature — organe assurant l’indépendance de la justice du pays — a été élu le 23 octobre 2016.
«Pour la première fois, le pouvoir exécutif n’a aucune influence sur les membres du conseil supérieur de la magistrature. Maintenant, on peut clairement parler d’un pouvoir judiciaire complètement indépendant du pouvoir exécutif», a déclaré Faouzi Jaballah, avocat et conseiller du ministre tunisien de la Justice de 2012 à 2013.