Après avoir longtemps dit non, les Immortels ont accepté jeudi la féminisation des noms de métiers et professions. L’Académie française ne dressera cependant pas de liste exhaustive de termes souhaitables.
Auteure, cheffe, professeure, pompière… L‘Académie française a adopté jeudi 28 février à une large majorité un rapport favorable à la féminisation des noms de métiers. Un sujet longtemps tabou au sein de l’institution fondée au XVIIe siècle par Richelieu.
Il n’existe « aucun obstacle de principe » à la féminisation des noms de métiers et de professions, ont convenu les Immortels. « S’agissant des noms de métiers, l’Académie considère que toutes les évolutions visant à faire reconnaître dans la langue la place aujourd’hui reconnue aux femmes dans la société peuvent être envisagées », souligne le rapport rédigé par une commission présidée par l’historien Gabriel de Broglie, 87 ans, et composée de la romancière et essayiste Danièle Sallenave, du poète d’origine britannique Michael Edwards et de l’écrivaine et biographe Dominique Bona.
Cette décision intervient après des années de refus catégorique de voir la langue évoluer en ce sens. En 2014, l’institution avait ainsi rejeté les formes « telles que professeure, recteure, sapeuse-pompière, auteure, ingénieure, procureure, etc., pour ne rien dire de chercheure, qui sont contraires aux règles ordinaires de dérivation et constituent de véritables barbarismes ».
« L’emploi de ces formes en ‘-eure+’, qui fait débat, et cristallise certaines oppositions au mouvement naturel de la féminisation de la langue, ne constitue pas une menace pour la structure de la langue ni un enjeu véritable du point de vue de l’euphonie, à condition toutefois que le ‘e’ muet final ne soit pas prononcé », a tranché l’Académie qui accepte également « auteure », « autrice » et « écrivaine ».