L’armée française a « neutralisé » plus de 600 djihadistes au Sahel depuis 2015, dont un tiers en 2018, selon un bilan dévoilé par Florence Parly.
« En quatre ans, en liaison avec les forces partenaires, nous avons mis hors de combat plus de 600 terroristes », a déclaré la ministre des Armées lors d’une audition le 20 février devant la commission de Défense du Sénat, dont le contenu a été rendu public mercredi. « En 2018, nous avons remporté d’importants succès : nous avons neutralisé de nombreux chefs terroristes et plus de 200 combattants », a ajouté Florence Parly.
Le 21 février, les militaires français ont encore tué au Mali le numéro deux de la principale alliance djihadiste du Sahel liée à Al-Qaïda, l’Algérien Djamel Okacha, alias Yahya Abou El Hamame. Une quinzaine de djihadistes du Front de libération (ou katiba) du Macina ont aussi été « mis hors de combat » samedi dans une frappe de Mirage 2000 français au centre du Mali. Les opérations les plus récentes de la force française Barkhane (4 500 hommes) ont porté un « très rude coup à la katiba Macina », a poursuivi Florence Parly. « Chaque trimestre, nous saisissons deux tonnes d’armes et de munitions », a encore indiqué la ministre. Celle-ci avait également annoncé la mort, en novembre dernier, du chef de la katiba Macina, le djihadiste Amadou Koufa. Or selon une information exclusive de France 24, dévoilée le 1er mars, l’homme serait bel et bien en vie. La chaîne dit avoir obtenu une vidéo de plus de 19 minutes dans laquelle le chef Peul dément sa propre mort face à deux individus le questionnant en arabe et en anglais.
Solution « politique »
Florence Parly a souligné toutefois que la solution au Sahel n’était « pas militaire, mais politique » et que l’État malien devait « réinvestir certaines zones du territoire ». « À ce stade, ces engagements semblent être tenus » par le gouvernement, a-t-elle estimé.
Ces attaques se mêlent souvent à des conflits intercommunautaires, qui ont fait plus de 500 morts parmi les civils dans le centre du Mali en 2018, selon l’ONU. 17 civils ont ainsi été tués mardi dans l’explosion d’un cadavre piégé dans le centre du Mali, quelques jours après un attentat similaire au Burkina Faso voisin.