Des milliers enfants étrangers ont été abusés sexuellement ces dernières années lors de leur détention dans des centres d’accueil pour migrants aux Etats-Unis, selon des données récoltées par la Département de la Santé américain.
Ces données, rendues publiques par l’élu démocrate de Floride Ted Deutch, font état de plus de 1.000 plaintes pour abus sur mineurs non-accompagnés recensées chaque année depuis 2014 par les services américains en charge de l’asile. Les allégations portent notamment sur des faits de viol, d’attouchements sexuels et de harcèlement. Les documents publiés avancent le chiffre de 4.556 plaintes pour abus sexuel déposées auprès des services d’immigration entre octobre 2014 et juillet 2018.
Le Département de la Justice a lui aussi reçu 1.303 plaintes de même type entre 2015 et 2018. Les données, très fragmentaires, ne livrent toutefois pas toujours les circonstances précises de faits incriminés. Certains documents font ainsi état de jeunes filles touchées aux fesses, de garçons à l’entrejambes, d’une jeune fille embrassée sur la bouche par un agent lors d’un service nocturne. Un autre dossier évoque le cas d’une fille violée par le tuteur que le gouvernement lui avait désigné. Il est également question dans une autre plainte d’une mineur ayant eu un rapport sexuel avec un membre du personnel à quatre reprises au moins. Des agents sont aussi accusés d’avoir montré des films pornographiques à de jeunes migrants. Dans plusieurs affaires, la plainte a été classée sans suite par manque de preuves. Dans d’autres, les auteurs ont été déplacés, mis en congé ou révoqués. Ces données ont été révélées par Ted Deutch lors d’une audition mardi en commission parlementaire au sujet de la politique controversée des Etats-Unis de séparer les enfants de leurs parents migrants lors de leur interception sur le sol américain. « Mis ensemble, ces documents détaillent un environnement d’abus sexuels commis par du personnel sur des mineurs non-accompagnés », a dénoncé l’élu démocrate. « Clairement, cette administration n’est pas équipée pour protéger ces jeunes au sein même de ses propres bâtiments. Le Congrès et l’opinion publique veulent des réponses sur la manière dont ces accusations sont examinées par la justice et sur ce qui est fait pour protéger ces enfants vulnérables ». (Belga)