Après un week-end émaillé par de nouvelles manifestations en Algérie contre la candidature d’Abdelaziz Bouteflika, la France a réaffirmé aujourd’hui sa ligne sur l’élection présidentielle du 18 avril, souhaitant que le scrutin se « déroule dans de bonnes conditions ».
« Nous avons pris note de la candidature du président Bouteflika », a déclaré la porte-parole du Quai d’Orsay lors d’un point presse électronique.
« Nous souhaitons que l’élection présidentielle se déroule dans de bonnes conditions. C’est au peuple algérien qu’il appartient de choisir ses dirigeants et de décider de son avenir. »
Face à la menace d’une déstabilisation dans un pays encore meurtri par la guerre civile contre les islamistes armés durant les années 1992-98, la France observe avec prudence la situation de crainte d’un procès en ingérence dans son ancienne colonie. Ni l’Elysée ni Emmanuel Macron ne se sont exprimés publiquement sur ce sujet depuis le début des manifestations.
Mercredi dernier, le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a souhaité une « campagne transparente » et une élection qui réponde « aux aspirations profondes » de la population algérienne.
Dimanche, des dizaines de milliers d’Algériens sont de nouveau descendus dans les rues d’Alger et d’autres villes du pays, en réclamant qu’Abdelaziz Bouteflika, qui vient d’avoir 82 ans et très diminué physiquement depuis un accident vasculaire cérébral en 2013, renonce à briguer un cinquième mandat. Face à cette fronde sans précédent depuis son accession au pouvoir en 1999, le président algérien aurait proposé, selon la chaîne de télévision Ennahar TV, de ne pas aller au bout de son mandat et de se retirer à l’issue d’une présidentielle anticipée s’il était élu en avril prochain.