La police algérienne a eu recours au canon à eau ce dimanche contre des manifestants

La police algérienne a eu recours au canon à eau ce dimanche contre des manifestants qui marchaient vers le Conseil constitutionnel à Alger pour protester contre la candidature d’Abdelaziz Bouteflika qui se présente pour un cinquième mandat à la présidentielle du 18 avril, selon des sources sécuritaires.

Les forces de l’ordre ont usé, d’après des sources sécuritaires citées par l’AFP, d’un canon à eau ce dimanche à Alger pour disperser des étudiants en route vers le Conseil constitutionnel à Alger: c’est ici que doit être enregistrée la candidature du Président Abdelaziz Bouteflika ce dimanche, le dernier délai de dépôt des dossiers étant fixé au 3 mars 2019 à minuit.

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Plusieurs centaines d’étudiants sont descendus dans les rues d’Alger et d’autres villes du pays, notamment Oran, Annaba, Tlemcen, Tiaret et Bouira.

Le métro d’Alger a été fermé cet après-midi et les principales rues menant au centre de la capitale ont été barrées pour empêcher des étudiants de se rendre jusqu’à l’administration présidentielle et au Conseil constitutionnel, ont affirmé des médias algériens. La police a également fermé les sorties du campus de l’université d’Alger.

À Ben Aknoun, les étudiants ont été bloqués près du ministère des Travaux publics et le cortège a changé d’itinéraire, selon Tout sur l’Algérie (TSA). Le ministre des Travaux publics et des Transports, Abdelghani Zalène, est, depuis samedi, le directeur de campagne d’Abdelaziz Bouteflika.
Les manifestations précédentes ont rassemblé plus de 800.000 personnes, a rappelé le site TSA.Nombreux sont les manifestants qui scandent «L’Algérie n’est pas la Syrie». Ce slogan est une réponse au Premier ministre, Ahmed Ouyahia, qui a récemment évoqué une éventuelle menace d’un sort semblable à celui de la Syrie à cause des manifestations.

«Les citoyens ont offert des roses aux policiers, c’est beau, mais je rappelle qu’en Syrie, ça a commencé aussi avec des roses», avait-il alors lancé.

Nombre d’Algériens ont interprété ses propos comme une tentative d’intimider la société.

Des milliers d’opposants à la candidature d’Abdelaziz Bouteflika à la présidentielle ont manifesté le 22 février dans plusieurs villes d’Algérie, dont Alger. Vendredi dernier, les manifestations ont fait un mort et 183 blessés, a informé l’Algérie Presse Service, se référant au ministère de la Santé.Au pouvoir depuis 1999, Abdelaziz Bouteflika a été victime d’un AVC en 2013. Le 20 février, il a annoncé qu’il se présenterait pour un cinquième mandat. Suite à l’annonce de sa candidature à l’élection présidentielle du 18 avril 2019, des manifestations populaires la dénonçant ont eu lieu dans plusieurs villes d’Algérie.