La diplomatie qatarie a affirmé lundi que l’Arabie saoudite n’avait pas à se mêler de l’achat par son pays d’armes et indiqué que Doha envisageait toujours d’acquérir des missiles russes S-400.
« Ce n’est pas l’affaire de l’Arabie saoudite », a déclaré cheikh Mohammed ben Abdelrrahmane Al-Thani au cours d’une conférence de presse à Doha avec son homologue russe Sergueï Lavrov.
« En ce qui concerne les achats d’armes de la Russie (…) Nous pensons que ce n’est ni l’affaire de l’Arabie saoudite ni celle d’aucun autre pays », a souligné cheikh Mohammed qui était interrogé sur l’achat de missiles S-400.
« C’est une décision souveraine du Qatar », a-t-il insisté.
La possibilité de l’acquisition par le Qatar de ce système d’armement russe a fait surface l’année dernière, suscitant la colère de l’Arabie saoudite.
Ryad a rompu avec d’autres alliés arabes tout lien avec le Qatar en juin 2017, en l’accusant notamment de soutenir des groupes islamistes extrémistes, ce que dément Doha.
L’année dernière, le roi Salmane d’Arabie saoudite aurait écrit au président français Emmanuel Macron pour lui faire part de la préoccupation de Ryad au sujet de l’achat potentiel par Doha de S-400 et menacer le Qatar d’une action militaire en cas d’aboutissement de la transaction.
Cheikh Mohammed a indiqué que son pays négociait toujours l’achat d’armes russes. « Il y a des discussion sur l’achat de divers équipements russes, mais il n’y a pas encore d’accord sur cet équipement en particulier », a-t-il dit, en référence aux S-400.
M. Lavrov a confirmé ces discussions. « Nous avons signé un accord de coopération militaro-technique il y a un an et demi et nous avons confirmé aujourd’hui ce document ».