Le Premier ministre Charles Michel « soutient » les propositions avancées lundi soir dans une tribune par le président français Emmanuel Macron pour donner un nouvel élan au projet européen, a-t-il expliqué à l’agence Belga.
« Ses propositions rejoignent mes propres convictions sur plusieurs points clés, notamment lorsqu’Emmanuel Macron plaide pour une Europe qui protège la liberté et la démocratie », a commenté le chef du gouvernement fédéral, en insistant sur la nécessité de lutter pour une information fiable et contre toute forme de désinformation dans l’UE.
L’appel du locataire de l’Elysée visant à élaborer un véritable « bouclier social » européen trouve lui aussi grâce aux yeux de M. Michel, qui avait d’ailleurs récemment plaidé pour l’adoption d’un salaire minimum européen.
En matière de défense, l’idée de créer un « Conseil de sécurité européen associant le Royaume-Uni », afin de préparer les « décisions collectives » de l’UE dans le domaine, est de même accueillie favorablement par Charles Michel.
Le libéral rejoint par ailleurs Emmanuel Macron sur plusieurs de ses propositions en matière de développement économique. « Il faut oeuvrer pour une concurrence loyale et juste, tout en protégeant nos investissements stratégiques », a-t-il commenté. « Il est important de défendre les intérêts européens. Nous sommes pour la réciprocité en matière commerciale, mais nous ne devons pas faire preuve de naïveté », a poursuivi M. Michel.
Celui-ci a en outre loué l’appel à un « green deal européen », lancé à un moment où il convient de « prendre à bras le corps la question de la transition énergétique ».
Dans sa tribune, le président français exhorte en effet l’UE à prendre « la tête du combat écologique », proposant entre autres la création d’une « Banque européenne du climat » pour financer la transition écologique, mais aussi d’une force sanitaire européenne pour « renforcer les contrôles » des aliments.
La nécessité pour l’UE d’élaborer une alliance avec l’Afrique semble elle aussi opportune à M. Michel, tout comme celle de remettre à plat la zone Schengen. « Tous ceux qui veulent y participer doivent remplir des obligations de responsabilité (contrôle rigoureux des frontières) et de solidarité (une même politique d’asile, avec les mêmes règles d’accueil et de refus) », a entre autres déclaré Emmanuel Macron dans sa tribune. Une position similaire sur ce point avait été défendue lors du sommet européen d’octobre dernier par Charles Michel
Enfin, la proposition du président français visant à mettre en place rapidement une « Conférence pour l’Europe », associant des panels citoyens, obtient le soutien du Premier ministre belge.
« Il faut absolument que les citoyens européens s’approprient ce débat. L’UE a un peu plus de 60 ans, il faut provoquer ce nouvel élan », a-t-il estimé.
« Nous sommes à l’approche d’un moment de vérité avec les élections européennes. Les citoyens vont devoir se prononcer. Est-ce qu’ils souhaitent une Europe divisée, ou une Europe qui bombe le torse pour les protéger avec un projet ambitieux et réaliste », a-t-il conclu.