La France n’a « aucune indifférence » envers la situation de l’Algérie, sa « voisine », mais ne veut se « livrer à aucune ingérence », a affirmé aujourd’hui soir le premier ministre Edouard Philippe.
Paris est lié à l’Algérie « par un lien historique intense, complexe, passionné, mais incontestable », mais « l’Algérie est un pays souverain, c’est donc aux Algériens et aux Algériens seuls qu’il revient de prendre les décisions » pour leur avenir, a-t-il souligné dans un entretien à BFMTV. « Nous respectons la souveraineté du peuple algérien et nous la respectons pleinement », a-t-il insisté: « Autrement dit, je peux vous dire que nous n’avons aucune indifférence à l’égard de ce qui se passe en Algérie, mais (que) nous ne voulons nous livrer à aucune ingérence. »
Les conditions sont réunies pour organiser le 18 avril la présidentielle, ont assuré mercredi les autorités algériennes, malgré la contestation sans précédent suscitée par la candidature à un 5e mandat du président Abdelaziz Bouteflika, dont le camp commence néanmoins à se fissurer. En France, la diaspora algérienne, qui s’est rassemblée par milliers deux dimanches d’affilée place de la République à Paris pour dire « non » à un cinquième mandat du président âgé de 82 ans, scrute attentivement une éventuelle réaction de l’ancienne puissance coloniale.
Les autorités françaises « suivent de près la situation », avait indiqué laconiquement le Quai d’Orsay avant la déclaration de Edouard Philippe. Paris s’inquiète avant tout des possibles répercussions d’une déstabilisation de ce pays dont une forte communauté de citoyens vit en France -sans compter les millions de Français ayant un lien avec l’Algérie-, et qui est un acteur clé dans la lutte contre le jihadisme au Sahel.