Face à la position prudente et réticente de Paris sur la situation politique en Algérie, la Commission européenne a appelé, mardi 5 mars, au respect des droits des Algériens à manifester pacifiquement, sur fond de mouvement de contestation contre la candidature du Président Abdelaziz Bouteflika à un 5e mandat.
Mardi 5 mars, lors d’un point de presse à Bruxelles, Maja Kocijancic, porte-parole de la Commission européenne, s’est exprimé sur les manifestations en Algérie, dénonçant un éventuel 5e mandat du Président Abdelaziz Bouteflika. Elle a appelé le gouvernement algérien «à respecter le droit du peuple à s’exprimer» pacifiquement dans le cadre des dispositions «de la Constitution».
«Quand on parle de manifestation, les droits de liberté d’expression et de réunion sont inscrits dans la Constitution algérienne», a déclaré la porte-parole de la Commission européenne. «Nous attendons que ces droits puissent être exercés de façon pacifique et soient garantis dans le respect de l’État de droit», a-t-elle encore ajouté.
Évoquant les conditions du déroulement du processus électoral, la responsable a rappelé que «plusieurs candidats ont soumis leur candidature». «Il appartient maintenant au conseil constitutionnel algérien de confirmer leur conformité par rapport à la Constitution et la loi électorale», a-t-elle soutenu.À la même occasion, Mme Kocijancic a mis l’accent sur «l’importance du partenariat entre l’Union européenne et l’Algérie». Dans ce cadre, elle a souligné la volonté de la Commission européenne de «continuer à approfondir nos relations dans le but de créer un espace commun de stabilité, de démocratie et de prospérité partagées».
Les États-Unis ont également appelé mardi l’Algérie à respecter le droit de ses citoyens à manifester pacifiquement contre la cinquième candidature du Président Abdelaziz Bouteflika. Il s’agit de la première réaction des États-Unis depuis le début des manifestations contre le possible 5e mandat de M.Bouteflika, 82 ans, hospitalisé à Genève.Toutefois, la Commission européenne et Washington ne se sont pas exprimé sur la candidature du chef de l’État algérien au pouvoir depuis 1999.