Lors d’un passage sur BFMTV, le Premier ministre français a affirmé que la France n’avait pas une attitude prudente concernant la situation politique en Algérie. Tout en répondant à la question de la différence de position de Paris envers ce pays d’Afrique du Nord et le Venezuela, il a réitéré la position déjà annoncé par le Quai d’Orsay.
Lors d’un passage sur la chaine BFMTV, le Premier ministre Edouard Philippe s’est exprimé sur la situation en Algérie. Il a expliqué pourquoi son pays prenait position en faveur des manifestants au Venezuela et ne faisait pas de même en ce qui concerne l’Algérie, précisant que la France n’exprimait pas pour autant de l’«indifférence» quant à la situation qui touchait actuellement le pays. Il a par ailleurs réaffirmé la position déjà exprimée par le Quai d’Orsay concernant la situation politique dans ce pays.
«Je ne crois pas que la France soit prudente, elle est la voisine de l’Algérie, elle est liée à l’Algérie par un lien historique intense, complexe, passionné mais incontestable», a déclaré le Premier ministre.
M.Philippe s’est expliqué sur la différence d’attitude adopté par la France envers le Venezuela et l’Algérie. Tandis que Paris soutient les manifestations contre le pouvoir en place au Venezuela, il refuse de prendre position en Algérie.
«Nous n’avons aucune indifférence à l’égard de ce qui se passe en Algérie, mais nous ne voulons nous livrer à aucune ingérence, et je pense que c’est la moindre des choses alors que le processus électoral est en cours», a affirmé le Premier ministre.
Concernant le mouvement populaire contestant un éventuel 5ème mandat du Président Abdelaziz Bouteflika, le responsable a réaffirmé que ce n’était pas à la France de décider à la place des Algériens. «L’Algérie est un pays souverain, c’est donc aux Algériens et aux Algériens seuls qu’il revient de prendre des décisions en matière de leur avenir, et de leur avenir politique», a-t-il affirmé, soulignant que « nous respectons la souveraineté du peuple Algérien, et nous la respectons pleinement».
Mardi 5 mars, lors d’un point de presse à Bruxelles, Maja Kocijancic, porte-parole de la Commission européenne, s’est exprimé » sur les manifestations en Algérie, dénonçant un éventuel 5e mandat du Président Abdelaziz Bouteflika. Elle a appelé le gouvernement algérien «à respecter le droit du peuple à s’exprimer» pacifiquement dans le cadre des dispositions «de la Constitution».Les États-Unis ont également appelé mardi l’Algérie à respecter le droit de ses citoyens à manifester pacifiquement contre la cinquième candidature du Président Abdelaziz Bouteflika. Il s’agit de la première déclaration des États-Unis depuis le début des manifestations contre le possible 5e mandat de M.Bouteflika, 82 ans, hospitalisé à Genève.
Toutefois, la Commission européenne et Washington ne se sont pas exprimé sur la candidature du chef de l’État algérien au pouvoir depuis 1999.