Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a appelé jeudi, à la veille de nouvelles manifestations qui s’annoncent importantes contre sa candidature à un 5e mandat, a mis en garde contre une possible « infiltration » de la contestation, susceptible de provoquer le « chaos ».
Dans un message publié par l’agence de presse officielle APS, le président Bouteflika salue d’abord la « maturité » de ceux qui manifestent depuis le 22 février en Algérie pour « exprimer pacifiquement leurs opinions », sans jamais évoquer le mot d’ordre principal : le rejet de sa candidature à l’élection présidentielle.
Il appelle ensuite « à la vigilance et à la prudence quant à une éventuelle infiltration de cette expression pacifique par une quelconque partie insidieuse, de l’intérieur ou de l’extérieur, qui pourrait (…) susciter la +Fitna+ (discorde, ndlr) et provoquer le chaos ».
Confronté, depuis qu’il a annoncé sa candidature, à une contestation inédite depuis qu’il a été élu pour la première fois en 1999, M. Bouteflika n’a pas expliqué qui était susceptible d’être cette « partie insidieuse ».
Son message a été publié à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes du 8 mars, qui coïncidera avec un troisième vendredi de mobilisation à travers le pays.
Réfutant toute « logique d’intimidation » dans ses propos, le chef de l’Etat algérien a exhorté ses concitoyens « et en premier lieu les mères, à veiller à la préservation de l’Algérie, en général, et de ses enfants en particulier », en rappelant la « tragédie nationale » de la décennie de guerre civile (1992 – 2002).
Il a également évoqué les crises provoquées par le terrorisme dans les pays alentour, dénoncé les « haineux à l’étranger » qui « regrettent » que l’Algérie n’ait pas été touchée par « la déferlante du Printemps arabe », des « cercles » qui, selon lui, « n’ont jamais cessé de conspirer contre notre pays ».