La désinformation a atteint des sommets sur les réseaux sociaux indiens au cours de la récente crise au Cachemire avec le Pakistan, exacerbant les craintes d’une guerre de « fake news » lors des prochaines élections législatives en Inde.
L’AFP a publié sur son blog de fact-checking plus de 30 articles réfutant de fausses affirmations faites sur Facebook et d’autres réseaux sociaux après l’épisode de combat aérien qui a opposé Islamabad et New Delhi la semaine dernière.
Mais cela ne représente que la partie émergée de l’iceberg, affirment des experts, pour qui le scrutin indien constituera le plus grand défi en terme de désinformation électorale dans le monde cette année.
Le gouvernement doit annoncer bientôt les dates du processus électoral, qui doit durer six semaines au printemps dans ce pays de 1,3 milliard d’habitants, dont un tiers sont connectés à internet.
Leur faible connaissance des réseaux sociaux les rend souvent vulnérables aux fake news, à l’origine de dangereux épisodes de violence dans le pays.
« Nous avons vu beaucoup de désinformation après le Cachemire et les frappes aériennes. Nous en attendons bien plus » d’ici les élections, estime Pratik Sinha, responsable du site indien de fact-checking Alt News, interrogé par l’AFP.
Il faut s’attendre selon lui à de « fausses déclarations » attribuées à tort à des politiciens, à de la « fausse propagande » et à davantage encore de rhétorique antipakistanaise.
Un attentat-suicide le 14 février, qui a tué plus de 40 paramilitaires dans le Cachemire indien, a lancé les hostilités. New Delhi, qui en a imputé la responsabilité à Islamabad, a effectué une « frappe préventive » douze jours plus tard au Pakistan. Selon le gouvernement indien, de nombreux « terroristes » ont été tués, ce qu’Islamabad dément formellement.
Dans le même temps, la ferveur nationaliste a redoublé sur les réseaux sociaux indiens. Les fausses vérités ont fleuri.