L’ancien directeur de campagne de Donald Trump, Paul Manafort, a été condamné jeudi à près de quatre ans de prison pour des fraudes fiscale et bancaire débusquées dans le cadre de la tentaculaire enquête russe.
L’ancien lobbyiste de 69 ans écope d’une peine nettement inférieure aux recommandations du ministère de la Justice, qui avaient suggéré d’imposer entre 19 et 24 ans de prison.
Paul Manafort a « commis des délits graves », a déclaré le juge T.S. Ellis, qui a fixé la sentence de 47 mois dans un tribunal fédéral d’Alexandria (Virginie), en banlieue de Washington.
Prenant en compte la jurisprudence « remarquablement légère » dans les affaires de fraude fiscale, le magistrat a justifié son apparente clémence par son désir « d’éviter des disparités » avec d’autres dossiers similaires.
« Ce que vous avez vu aujourd’hui confirme ce que nous disons depuis le premier jour: il n’y a absolument aucune preuve d’une collusion entre Paul Manafort et le gouvernement russe », a déclaré à la sortie du tribunal Kevin Downing, l’avocat du condamné.
L’équipe du procureur spécial Robert Mueller, en charge d’établir s’il y eu collusion entre Moscou et l’équipe de campagne de Donald Trump lors de la présidentielle de 2016, n’a pas commenté une décision qui va largement en deçà de ses préconisations.
Il avait demandé une peine significative en relevant que Paul Manafort avait « tenté de reporter sa faute sur les autres », n’avait pas exprimé de remords et continué à mentir.
Même s’il s’en sort relativement bien, Paul Manafort n’en a pas fini avec la justice: poursuivi devant un tribunal de Washington dans un dossier parallèle, il sera fixé mercredi sur sa seconde peine.